B. Lizarazu : « Commenter la finale du Mondial 2018 m’a fait revivre 98 »
Parlant, encore une fois, de Bordeaux – Milan 96 (3-0, quart de finale retour de la Coupe de l’UEFA) et retraçant surtout les meilleurs moments de sa très belle carrière (FCGB, Bayern Munich, équipe de France), Bixente Lizarazu répond aussi à une question, dans son récent live pour L’Équipe, sur quelle formation tricolore championne du monde est la plus forte. Expédiant assez vite cette interrogation, il enchaîne sur son expérience de commentateur du Mondial 2018 :
« J’aurais tendance à dire qu’on était plus forts en défense en 1998, plus expérimentés, et qu’on avait un mutant ; Zinédine Zidane (sourire)… Mais notre potentiel en attaque était important aussi. Après, une fois que je vous ai dit ça, je déteste ce type de comparaisons, car chaque équipe a eu son mérite. Et leur mérite à eux, si jeunes, c’est d’avoir réussi à faire la Coupe du Monde qu’ils ont réalisée en Russie, en tenant la pression et en étant réguliers. Vraiment, ça, c’est assez exceptionnel. Moi, je commentais pour TF1, avec Grégoire Margotton, mon acolyte avec qui je m’entends très bien, et on a du plaisir à vivre et commenter ensemble ; mais ce Mondial 2018 je pense qu’il est monté en puissance à partir de ce fameux match contre l’Argentine, qui sentait la poudre, avec des éclairs de génie sur le terrain. On s’est un peu emmerdés sur les matches de poules, mais contre l’Argentine tout a démarré, d’une certaine façon. Alors qu’avant ce n’était pas génial, même à commenter…
Après, commenter la finale du Mondial 2018 en Russie, ça m’a, d’une certaine façon, fait revivre la finale que nous on a jouée en 98. Mais ce 1/8ème de finale contre l’Argentine, il était… complètement fou ! Mbappé a massacré la défense argentine en une accélération, puis il y a le but dingue de Pavard sur un centre d’Hernandez ; alors que normalement un arrière gauche déborde sans centrer pour l’arrière droit. C’est soit l’un, soit l’autre ; mais bon (sourire)… Ce but il était fou, et ce match-là génial à commenter ; tout comme la finale contre la Croatie, une rencontre hyper émouvante, avec beaucoup de buts, un temps orageux et donc une ambiance particulière, électrique. Pour moi, c’était beaucoup d’émotions, quand je suis rentré dans le stade, quand j’ai vécu l’entrée des joueurs dans le stade, car je me suis souvenu de moi en 98. J’ai eu, tout d’un coup, des flashs en fait ! Et ça m’a rappelé beaucoup de choses, donc ce n’était pas toujours facile de rester froid et de commenter juste ce que je voyais tout en trouvant le juste milieu avec le fait de se laisser porter par l’émotion. »
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