Mehdi Aït-Ahmed (agent) : « Juridiquement, c’est un micmac pas possible ! »

Entre la guerre Eduardo Macia – Ulrich Ramé, notamment pour des questions de relations avec des agents, et l’influence grandissante de l’intermédiaire sulfureuse Raquel Herraiz Del Moral autour du FCGB, RMC a révélé des choses, hier soir, même si les torts de chacun restent à mieux définir.

En tout cas, si RMC a pu sortir tout ça, c’est en grande partie grâce à un jeune agent français, Mehdi Aït-Ahmed. Agent ayant fait venir l’attaquant l’attaquant Gabriel Lemoine en réserve des Girondins, puis le défenseur latéral gauche Naoufel Khacef – qui selon lui est très bon et devait venir pour l’équipe une -, Aït-Ahmed estime s’être fait doubler de manière illégale et préméditée par Del Moral, en collaboration avec Macia. Sur le dossier Khacef, qui est celui ayant mis le feu aux poudres en particulier, Mehdi Aït-Ahmed explique donc être prêt à aller au bout, devant la justice, estimant que Raquel Herraiz Del Moral n’était pas en droit d’exercer la profession d’agent et qu’Eduardo Macia a été son complice.

Les mots d’Aït-Ahmed :

« Naoufel Khacef est peu connu du grand public, mais pas des suiveurs du football algérien et pas des recruteurs. Il aurait dû aller à Rennes l’été dernier, quand Christophe Hutteau était son agent, mais ça ne s’était pas fait. Déjà, il y avait eu des imbroglios juridiques et sa représentation était un panier de crabes. Donc, le Stade rennais n’avait pas donné suite, d’après ce que j’ai compris. En novembre, je suis allé rencontrer le joueur en Algérie et ça s’est très bien passé, j’ai travaillé sur son dossier pour le mercato d’hiver et je me suis occupé de lui comme d’un petit-frère. Je tenais vraiment à ce qu’il réalise enfin son rêve de venir jouer en France, ça allait au-delà de la relation agent – joueur…

(…) Tout s’est très bien passé, nous avions signé avec Naoufel un mandat de représentation, jusqu’aux derniers jours – au pluriel – du mercato, car à partir de là d’autres personnes ont voulu me piquer le joueur. On aurait envie de dire : ‘On s’en fout, ce sont des histoires d’agents’, mais là où on ne s’en fout pas c’est que les personnes qui ont cherché à me voler le joueur ne sont, d’une part, pas autorisées légalement à travailler en France et sont, d’autre part, doublement mandatées par des clubs ; ce qui est interdit. En plus, ces personnes elles ont agi avec la complicité d’Eduardo Macia, le directeur sportif des Girondins de Bordeaux. Je le dis sans problèmes, car j’ai toutes les preuves pour corroborer mes propos. Sur le double mandat, quatre noms figurent : celui de l’agent officiel FFF et ceux de ses associés entre guillemets, qui en réalité ne le sont pas.

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Avoir sa licence d’agent, que j’ai obtenue en 2019 avant de créer ma société avec mon associé avocat, ce n’est vraiment pas simple, d’où l’intérêt de sévir sur les gens qui agissent en contournant la loi. (…) Ce qui est intéressant, c’est qu’un premier mandat, datant du 10 septembre, a été produit par le directeur général du club algérien de Naoufel. Ensuite, un second mandat, daté du 3 octobre, a été émis, car en moins d’un mois ils avaient trouvé une nouvelle associée : Raquel Herraiz Del Moral, coiffeuse de profession. (…) Se faire piquer un joueur, surtout un jeun car ça fait moins de bruit, ça arrive, ce sont les risques du métier, mais là… Ce que je dois faire, c’est porter mon affaire devant la justice. Pour Naoufel, ce devait être un transfert en équipe première – hors de question il était qu’il n’aille en réserve ! -, mais, avec leur manège, c’est devenu un prêt avec option d’achat en réserve pour l’acheter tranquillement cet été et prendre les commissions ; loin de moi. Ils font ça en réserve, car c’est plus discret, et vous pourrez aussi parler des transferts de Medioub, de Kong Cardoso ou de Klidjé.

(…) Bordeaux n’est pas du tout dans la légalité, et sur mon cas, avec Naoufel Khacef, j’avais un mandat exclusif pour tenir le joueur du 23 décembre 2019 au 10 janvier 2020, donc c’est moi qui ai fait son transfert ; y compris après le 10 janvier. Je le dis, c’est vérifiable et vérifié, car factuel. (…) Sauf que je me suis aperçu qu’un mandat club avait donc été fait, pour des intermédiaires pas autorisés légalement à travailler en France et qui m’ont fermé des portes. Sportivement, c’est une très bonne affaire, mais juridiquement c’est un micmac pas possible ! Si je me suis fait doubler ? Non. Court-circuiter ? Oui, plutôt… »

Retranscriptions du podcast de ‘L’After Foot‘ d’hier faites par nos soins