Bixente Lizarazu : « Mentalement, j’ai beaucoup appris en Allemagne »
Lundi, sur l’antenne d’RMC, l’ex légende des Girondins de Bordeaux et de leur côté gauche, Bixente Lizarazu, est passé, pendant une heure, pour retracer sa carrière ; sans (re)parler de l’état actuel du FCGB.
Revenant donc sur ses débuts à Bordeaux, ses émotions en Bleu, ses très rapides passages à Bilbao et à… Marseille, mais également son envie de ne pas travailler dans un club et de rester consultant, le Basque a bien entendu abordé ses longues années au Bayern Munich :
« Ce qui est fantastique, avec les Allemands, c’est qu’ils ont une capacité assez phénoménale à vite passer à autre chose. Mentalement, j’ai beaucoup appris en Allemagne, parce qu’ils ont une capacité à désacraliser un évènement qui est assez exceptionnelle. Cette décontraction tout en étant en même temps très concentrés, c’est assez dingue. En 2001, quand on gagne la Ligue des Champions, on n’a pas repensé une seconde à la finale perdue en 99 dans le temps additionnel contre Manchester United.
(…) Le Bayern Munich, après mon passage à Bilbao, je savais que sportivement c’était un très bon choix, car c’est un des meilleurs clubs du monde. Après, c’était dur de savoir si j’allais m’adapter, car on aurait pu penser que l’Espagne était plus faite pour moi, qui suis Latin, que l’Allemagne. Et puis en fait, finalement, je me suis rendu compte que le côté rigoureux et structuré du Bayern collait super bien à ma mentalité. Le côté combat, aussi, car j’aime bien ça. Et puis, aussi, l’aspect : ‘On règle les problèmes’. Là-bas, les problèmes – car il y en a dans tous les clubs – sont réglés, on te dit les choses et on les faits, sans embrouille. J’ai vraiment aimé ça et j’étais en confiance avec ma direction, dont Uli Hoeness, et avec l’entraîneur Ottmar Hitzfeld. Mais j’aurais quand même pu partir, justement pour le Manchester United d’Alex Ferguson, sauf que j’étais super bien à Munich et que je n’avais pas envie de m’en aller, de changer ça et de partir au fight avec le Bayern, club que je respectais trop. En plus, j’avais une super situation au Bayern, donc je n’allais pas pousser et chercher à partir en ayant un meilleur contrat ou quoi…
Arsenal ? Non, ça c’était après Bordeaux. En fait, quand je quitte Bordeaux, j’ai Arsenal et Bilbao, avec David Dean qui vient à Bordeaux pour me convaincre de venir à Arsenal. Mais j’avais décidé que c’était Bilbao. Et quand je décidé un truc… (…) Dans ma carrière, vu tout ce que j’ai eu la chance de gagner, en clubs et en sélection, tu te satisfais de ça en fait, et tu ne regrettes rien ; même s’il y a plein d’autres trucs que j’aurais pu gagner. (…) Maintenant, je dirais aux jeunes de surtout croire en eux, de ne pas lâcher l’affaire, et d’être surtout très déterminés. Moi, vraiment, j’ai toujours été dans l’adversité, finalement. Et ça dès le centre de formation des Girondins, où l’entraîneur ne croyait pas en moi. Donc il a fallu que je crois en moi et que je travaille beaucoup pour y arriver. Après, dans ma carrière, j’ai eu des moments clés, comme… ma blessure. Car oui, un an avant la fantastique finale de la Coupe du Monde 98, je suis au fond de la cave. Mais je me suis accroché et j’y ai cru, en travaillant toujours. Voilà. On a un peu parlé de tout là je crois (rire) ! »
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