F. Brunet : « Le Virage Sud, c’est une tribune organisée ; comme une micro-société »
Au fil de sa longue interview, hier soir dans notre émission partenaire ‘Girondins Analyse‘ (RIG), le porte-parole des Ultramarines Bordeaux 87, Florian Brunet, a reparlé du fameux Arnaud Poupard.
Mais, à travers le cas du nouveau directeur de la sécurité du FCGB – dont il redit que les ultras ne lui parleront pas et ne le légitimeront pas -, Florian Brunet insiste surtout sur l’importance d’une bonne entente entre la sécurité du club et les supporters. Il prend notamment en exemple le récent Pau – Bordeaux, en Coupe de France, où les UB 87 ont agi pour éviter une émeute :
« Ah, Monsieur Poupard, il faut aussi en parler… Le pauvre Arnaud Poupard… Je n’arrête pas de dire qu’il n’y est pour rien, mais qu’il s’est fait instrumentaliser par Longuépée, alors qu’il arrive dans une ville et un club dont il ne sait rien et dans un contexte… Alors bon, on s’en prend à Poupard, mais finalement il a juste répondu à une offre d’emploi. En tout cas, je le redis : ‘Monsieur Poupard, partez vite, vous êtes dans un bourbier et on ne vous parlera jamais’. Cela serait le légitimer que de lui parler, donc on ne le fera jamais. Et ce sera un souci pour lui si le groupe ultra d’une tribune de 4 000 personnes ne lui parle pas… Et s’il s’amuse à faire venir des gens inconnus pour la sécurité au Virage Sud, je ne donne pas 30 secondes pour que ça déraille ; comme contre Strasbourg la saison passée, où Frédéric Longuépée avait fait venir 80 stadiers d’une entreprise privée parisienne et où ça s’était mal passé.
Vous savez, le Virage Sud, c’est une vieille tribune, avec une organisation solide, hiérarchisée, où les gens se connaissent ; comme une micro-société, ce n’est pas une boite de nuit, on n’y arrive pas en bombant le torse. Depuis la fin des années 90 ; où ça avait bien dégénéré avec Jean-Bernard Lafaye, le responsable sécurité qui datait de l’ère Claude Bez, avant l’arrivée de David Lafarge ; il n’y a eu aucun débordement. Mais cette sécurité des Girondins de Bordeaux, elle s’est construite depuis 20 ans, dans le cadre d’un partenariat avec le club – avec Adieu Lescure en apogée -, elle a une histoire, elle a un sens et si ça se passe bien avec les stadiers c’est car on les connait et qu’eux nous connaissent car on a vécu des choses ensemble. On a eu peur parfois, quand on a traversé l’Europe ensemble, avec des galères, des affrontements, et ils se sont battus avec nous, pour les couleurs. C’est fort ces liens-là, qui se sont crées. Je me souviens du match européen de 2010, contre Olympiakos, où ça avait été très chaud en Grèce, mais le meilleur exemple c’est Pau, récemment, en Coupe de France.
Pau, c’est le cas qui représente le mieux le partenariat entre la sécurité du club et les Ultramarines, car sans les Ultramarines pour prendre les devants et gérer, ce soir-là, il y a une émeute à Pau : un 300 contre 2 000… Tous les stadiers et même la police, qui étaient débordés, ont été ébahis de ce qu’on a fait et nous ont laissés faire pour calmer les choses, en nous remerciant après. En fait, après l’élimination, et alors qu’on s’entend plutôt bien avec les ultras de Pau, le parcage girondin s’est fait insulter et il a subi des jets de projectiles de la part d’autres supporters de Pau, plutôt jeunes et déterminés. On l’avait senti cette animosité, dans une ambiance un peu chaude comme en Corse ou dans certaines contrées hostiles du fin fond de l’Europe, et on a dû intervenir, les leaders ultramarines qui avions vu monter la pression et senti le danger, pour aller sur la pelouse, calmer les nôtres – et on n’a pas que des enfants de chœur, donc je peux vous dire que je ne faisais pas le malin, ni les autres leaders présents, et que j’ai failli coller 1 ou 2 droite(s) – afin éviter une émeute. Mais cette histoire-là, si elle a eu lieu, c’est car il y a des années de confiance avant, avec la sécurité des Girondins qui a dit à celle de Pau et à la police de nous laisser faire pour éviter l’envahissement de terrain. Donc si Poupard arrive avec toute une sécurité privée de l’extérieur, en changeant tout le monde et en déstabilisant 20 ans de coopération, ça ne passera pas au Virage Sud. Je ne donne pas 30 secondes pour que la tribune réagisse, car elle est fière cette tribune, je la connais… Et elle a de l’âge, aussi, même s’il y a beaucoup de jeunes. On ne bombe pas le torse devant le Virage Sud. »
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