P. Favier : « On est dans une telle situation que tous les coups deviennent permis »
Plume de Sud Ouest, journal pour lequel il propose articles et entretiens autour du sport et de l’économie qui y est liée, Patrick Favier avait répondu aux questions de nos partenaires et amis de l’émission ‘Girondins Analyse‘, il y a quelques semaines (le podcast de cette interview est à écouter ICI, les retranscriptions thématiques sont à lire ICI).
Il revenait notamment sur le très contesté Frédéric Longuépée, et sur les propos du PDG des Girondins, dans l’un des leaks des Ultramarines, concernant SO et son intégrité ainsi que celle d’un autre journaliste du service des sports du média régional : Nicolas Le Gardien.
Les mots de Patrick Favier, qui répondait ensuite sur le conflit plus général entre les supporters et la direction actuelle du club :
« Moi, je ne vais pas avoir de réactions sur les attaques, car ça engage mon collègue (Nicolas Le Gardien ; NDLR) et mon journal. Après, je veux quand même poser un truc, au départ, avant de parler de ce sujet. C’est que, si on se met à la place de la direction des Girondins, qui organise une réunion avec des partenaires, le comité des supporters, et qui est enregistrée à son insu, voyant ensuite ces différents enregistrements être diffusés… Je ne les disculpe pas, mais mettons-nous à leur place, si ça nous arrivait. Moi, dans une réunion Sud Ouest avec des lecteurs, par exemple. Donc je me mets à la place des dirigeants, car si jamais, alors qu’on est au service des sports, qu’on rencontre et qu’on parle à des lecteurs, nous sommes enregistrés et que c’est diffusé je trouverais ça assez déloyal. Mais je me dirais aussi que je n’avais qu’à faire attention à ce que je dis aux lecteurs, ou ici à des gens extérieurs au club. Donc le procédé est un petit peu délicat, de la part de ceux qui ont enregistré et diffusé, mais bon, il y a une communication qui n’est pas très maîtrisée de la part de la direction des Girondins.
Après, sur Sud Ouest, je crois que des réponses ont déjà été faites et je pense que c’est assez ridicule. Nicolas Le Gardien n’a jamais été ultra, tout le monde sait comment il travaille et chaque fois qu’il y a eu un problème sur la billetterie vous pouvez trouver Antony Thiodet cité dans ses articles. Pas une fois vous ne pourrez le prendre en défaut, donc l’équilibre a été respecté. Il n’y a rien de plus à dire là-dessus. (…) J’ai bien lu ce que disaient les Ultras. Ils disaient que c’était assez grave pour qu’ils prennent le risque et la responsabilité de diffuser ces enregistrements. C’est leur choix, il est respectable. Simplement, pour essayer d’être équilibré, car je dois rester impartial, il y avait peut-être d’autres façons de prouver ou d’expliquer ce qui se passait dans ces réunions et certains propos tenus. Mais de toute façon, on est dans une telle situation, où tout prend des proportions, où tout est embourbé, que tous les coups deviennent permis et que tout devient explosif.
Ensuite, quelle est la position de Frédéric Longuépée ? Moi je ne le connais pas, je ne sais pas, car je ne lui ai parlé qu’une ou deux fois, mais il a dit qu’il avait la confiance de son actionnaire et qu’il était là pour longtemps. Donc ce doit être ça son état d’esprit, et après, dans la réalité, il y a en a qui présentent leur démission le lendemain suivant des déclarations comme quoi ils encaissent, ils assument et ils ne partiront pas… Mais je ne sais pas du tout l’état d’esprit de Frédéric Longuépée ni ce qu’il se passera plus tard. Je ne connais pas assez le club de l’intérieur pour dire ça.
(…) Si Frédéric Longuépée a déclaré la guerre aux Ultramarines ? Non, c’est un terme un peu fort, et on se retrouve un peu dans une cour de récré où chacun peut se renvoyer la balle en disant que c’est l’autre qui a commencé. La note interne qui a fuité, elle était a but interne, donc elle avait pour but de se défendre face aux salariés, de dire que la direction tenait la barre et pouvait passer à l’offensive sur le plan juridique, mais c’était une façon de réaffirmer son pouvoir, de dire : ‘On sait ce qu’on fait, on n’a pas à se justifier et on continue’. C’est assez classique. La déclaration de guerre, enfin entre guillemets, elle n’est pas là. Mais on se retrouve avec un affrontement entre deux forces toutes les deux décidées à aller au bout, donc que les Girondins et la direction de Frédéric Longuépée ne reculent pas devant des Ultras qui sont eux-mêmes au pressing, sans cesse, ce n’est pas très étonnant. Car les possibilités de conciliation ont été ratées il y a des semaines ; et je le dis sans rejeter la responsabilité sur les uns ou les autres. Pourtant, il y en a eues. Enfin, je pense que l’on aura encore l’occasion de reparler de tous ces sujets que nous avons évoqués aujourd’hui. »
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