Bixente Lizarazu : « Le travail de couloir, pour moi, ne peut se faire qu’à deux »
Pendant une bonne heure, l’ancien latéral gauche des Girondins, du Bayern Munich et des Bleus, Bixente Lizarazu, a été interrogé par ‘AS Foot‘ (nouvelle émission, sur Twitch). Il a parlé, encore, du très piteux état actuel de son club formateur, de ses souvenirs de carrière, de son poste et de… Jesper Olsen.
Comme il le fait souvent, Liza a rappelé que c’est avec le Danois, au FCGB, qu’il avait eu sa meilleure entente sportive ; citant aussi Emmanuel Petit comme un super complément défensif pour lui en Bleu et, bien sûr, Zinédine Zidane comme son point d’appui favori pour les une-deux :
« Il faut trouver les bonnes complémentarités, et si tu as des latéraux qui ne sont que offensifs soit tu as une défense à trois centraux soit tu as un milieu de terrain beaucoup plus défensif. (…) Avec Manu Petit, on s’entendait bien pour ça, et c’était même plus que ça, car Manu me disait : ‘Petit bison, vas-y, je te protège !’. Donc j’y allais tranquille. Mais des fois, si je savais que c’était un autre joueur, avec qui c’était plus aléatoire, j’y allais avec le frein, sans avoir confiance à 100%, et donc je n’attendais pas aussi bien. Une équipe, c’est ça, pouvoir s’entraider, rattraper le truc si un mec se fait dribbler et savoir que si on se fait dribbler un mec viendra rattraper le truc. Quand tu as ça dans une équipe, tu peux voyager, alors que si ce n’est que du un contre un et chacun se démerde, tu n’as pas d’équipe et ça part en couil***. C’est aussi simple que ça. Ce sacrifice pour un équipier ou au moins cette entraide, c’est hyper important, mais c’est dur de trouver ça dans une équipe, et malheureusement tu ne l’as pas toujours.
(…) Jesper Olsen, à Bordeaux, on ne savait pas qui de lui ou moi avait le 3 ou le 11, et c’est vrai que c’est le seul joueur avec qui on a fait ça. C’est à dire qu’on était vraiment interchangeables. Je pouvais être ailier gauche et lui arrière gauche, ou inversement. C’était fantastique. Avec lui, en fait, tu n’étais pas obligé de revenir après avoir attaqué. Si tu attaquais, tu pouvais rester devant, tu n’étais pas obligé de faire le retour à fond les manettes. C’était presque la fusion parfaite. Avec lui, j’ai vécu une saison extraordinaire. Après, moi j’étais un joueur qui avait besoin et qui aimait bien, avoir un relais. Avec Zizou, vous vous en souvenez, je pleurais quand je ne l’avais pas devant moi en équipe de France, car c’était un point d’appui extraordinaire. Tu lui mettais un ballon, quel qu’il soit d’ailleurs, un bon ou un mauvais, et avec lui c’était toujours un bon ballon. Le contrôle était toujours parfait… Et, les yeux fermés, je courais et je savais qu’il allait me mettre le ballon. Et je savais que je n’allais pas faire la course pour rien. Ça aussi, ça fait partie des choses… Il y a de la spontanéité en fait. Tu fais l’effort, la course, et tu sais que le ballon va te revenir dans le bon tempo. Et ça, c’est vachement important pour un latéral, de savoir que le point d’appui devant ne perdra pas le ballon, que tu vas faire l’appel et qu’il te donnera le ballon, car tu crées ce que j’appelle le travail de couloir, le dédoublement, l’animation du jeu de couloir, qui pour moi ne peut se faire qu’à deux. Je crois qu’il faut être à deux pour arriver à tenir tout le couloir, mais des fois tu as des systèmes avec un joueur pour gérer tout le couloir, et pour moi c’est chaud… C’est hyper compliqué même ! »
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