Ludovic Obraniak : « Krycho a explosé sur le tard »

Dans Girondins Analyse (Twitch), Ludovic Obraniak a évoqué ses souvenirs en sélection nationale avec la Pologne et évoqué un ancien milieu défensif passé par le FCGB et qui a percé… ailleurs :

« Krycho a explosé sur le tard. Est-ce qu’on peut en vouloir à ce moment aux Girondins de ne pas avoir détecté quelque chose ? C’est compliqué. Il avait commencé à se révéler à Nantes et explosé à Reims. On avait un milieu expérimenté et fourni à l’époque, il avait peu de chances de jouer. Je ne suis pas sûr que l’on pouvait détecter cela à ce moment. En sélection, il a été un énorme soutien pour moi. »

« Je suis arrivé à une époque où il y avait de nombreux bi-nationaux comme Damien Perquis qui arrivaient. C’est parti d’un journaliste qui m’avait dit que mon nom avait été évoquée à la Fédération. Il m’a aidé à faire les démarches et grâce notamment à la presse j’ai pu venir. Je ne parlais pas polonais et aujourd’hui je ne le parle pas très bien ! Mais on ne s’invente pas une culture. J’ai essayé d’apprendre la langue, mais à 25 ans, avec une situation familiale et la complexité de la langue… J’ai fait ce que j’ai pu en tout cas mais on a toujours pointé du doigt ces choses-là. Si je me sentais Polonais, qu’est-ce que je faisais pour être plus Polonais… Ils ont pris le problème par le mauvais bout. Ça a été sur la fin qu’on a commencé à s’entendre et à comprendre les choses. S’ils avaient commencé par là, j’aurais sûrement été plus réceptif. Avec monsieur Boniek, ça a souvent été la guerre. Il ne voulait pas de bi-nationaux dans l’équipe. Tout cela n’a pas été simple mais ça a été une super expérience. Je compte une quarantaine de sélections, et je souhaite à tout joueur de vivre une expérience internationale. Je peux comprendre qu’il y ait des gens réticents à l’idée de voir débarquer quelqu’un qui n’est pas né au pays, ne parle pas la langue et ne connaît pas spécialement l’histoire de ce pays. Aujourd’hui, tout cela est digéré, et tout le monde me connaît : j’avais un caractère assez trempé, c’est toujours le cas d’ailleurs, mais comme j’avais l’impression de toujours me sentir agressé quand je venais, je ne me sentais pas légitime, j’étais tout le temps sur la défensive. Et quand je suis sur la défensive, je ne suis pas le meilleur mec à fréquenter (sourires, ndlr). »

Retranscription faite par nos soins