Jules Koundé : « Monsieur Riolo ne me connaissait pas. Il ne m’avait pas vu jouer. »
En interview pour ESN talks, Jules Koundé est revenu sur l’impact des réseaux sociaux et des médias dans la vie d’un footballeur et d’un sportif de haut niveau.
Affiché à l’époque par un certain Daniel Riolo, le joueur formé aux Girondins est revenu sur ce passage :
« Dans la vraie vie, les gens sont gentils. Ils sont tous bienveillants. Sur les réseaux, il y a de tout. Il y a des gens bienveillants et d’autres qui ne le sont pas. Ce sont des choses sur lesquelles j’essaie de ne pas trop m’attarder mais des fois je n’hésite pas à répondre quand je sens que quelque chose passe mal par exemple. On essaie toujours de faire attention parce qu’on se dit qu’on ne veut pas donner d’importance à ces gens-là mais ça reste dans un coin de sa tête et des fois il y a des propos qui nous font sortir de notre silence. Surtout quand il y a des choses qui gonflent après être parties de rien. À un moment, j’avais des douleurs et je ne pouvais pas beaucoup jouer. Une rumeur avait gonflé comme quoi je faisais pas tout pour jouer. Et ça gonflait, ça gonflait. Un jour j’ai jugé que ça en était trop et j’ai décidé de balancer un truc pour dire – peut-être pas de la meilleure des manières – mais juste pour dire que les gens ne savaient pas de quoi ils parlaient. Il y a beaucoup de gens qui parlent à notre place et à un moment donné les réseaux sociaux servent aussi à contrôler ce qu’il se dit. »
« À l’époque, des choses qui n’étaient pas correctes, exactes et ne correspondaient pas avec mon profil de jeu sont sorties. On peut le nommer, monsieur Riolo. La critique fait partie de notre notre métier. Quand on est mauvais, il n’y a pas de mal à le dire. Mais là, c’était la manière qui m’a dérangé. Je pense qu’il y avait eu du manque de respect mais ce n’était pas forcément que lui c’était plus global, plus général. Ce genre de commentaires ça peut casser de la confiance de certaines personnes et ce n’était pas mon cas parce que je m’en était pas arrêté à ça mais tu ne peux pas flinguer quelqu’un pour un match, une erreur. Surtout quand tu es jeune et surtout de cette manière. C’était plus la forme que le fond qui m’avait dérangé parce que, clairement, il ne connaissait pas mon jeu. En fait, il ne m’avait pas vu jouer. […] Ces gens-là ont une parole, ils ont une audience, et après, ça peut vite évoluer. Tu peux être persécuté parce que les gens qui écoutent ils ne voient pas forcément les matchs et ils vont se baser sur les avis de certaines personnes. C’est ça qui est dommage. »
« Avec les réseaux tout est exacerbé c’est amplifié. Aujourd’hui, on est dans une société, un monde, où la moindre chose est analysée, découpée et c’est ça le problème parce que c’est une question de contexte. Dans quel contexte tu l’as dit, quelle était la question et c’est vrai que maintenant c’est compliqué. C’est pour ça aussi je pense que les athlètes que ça soit en France, et surtout aux États-Unis, prennent le parti d’être leur propre média. C’est à dire d’avoir soit des compagnies qui leur sont propres soit simplement de s’exprimer sur leurs réseaux sociaux et de ne plus passer par les médias traditionnels parce que c’est vrai que tu n’as pas toujours le contrôle de ta parole et que même s’il y a énormément d’émissions et de journalistes qui sont bienveillants il y a aussi des cas complètement différents. »
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