Sagnol évoque le 3-5-2, Sertic, Contento et la tactique
» Conserver le 3-5-2 est une possibilité. Nous l’avons mis en place pour deux raisons. D’abord car l’adversaire était Toulouse, qui joue aussi comme ça, et à cause de problématiques d’effectif. A un moment donné, j’ai jugé que c’était la meilleure solution pour retrouver un peu de confiance et de solidité car on alternait le bon et le très moyen, même à l’intérieur des matches. Il fallait une base, d’où le changement avec une défense à 3, pour nous obliger forcément à relancer plus directement, à mieux utiliser la profondeur et à gommer un peu le déchet technique.
(…) Je ne parle pas de défense à 5. Avec 5 joueurs sur la même ligne, vous êtes morts et vous ne pouvez pas ressortir les ballons. Sauf à avoir Ibrahimovic en pointe avec Messi et Ronaldo sur les côtés. Mais pour une défense à 3 donc, il faut avoir les joueurs adéquats et il faut que ce soit adapté à l’adversaire. Contre certaines équipes, vous pouvez justement vous retrouver à 5 et ça c’est très dangereux pour nous.
(…) Malheureusement pour mes latéraux, je suis particulièrement exigeant avec eux par rapport à ma carrière. En Allemagne, même si vous gagnez des duels, que vous sauvez des buts, vous n’êtes pas considéré comme un bon latéral – on ne parle pas d’ « arrière » latéral – si vous ne faites pas des centres et des passes décisives. Ce n’est pas facile de faire passer ce message car il y a une équipe à animer. Un latéral qui monte, c’est bien, mais si ça montée n’est pas compensée… Un joueur comme Contento s’adapte encore. Quand on sort du Bayern on a parfois l’impression qu’on fait un métier différent. Diego doit se persuader qu’il n’est plus au Bayern et que tout est différent. Mais son passage au Bayern doit le forcer à amener plus. Pour l’instant, il parle encore mal la langue, il découvre une nouvelle vie avec sa femme et sa petite fille, il a été un peu blessé et n’a pas pu enchaîner les matches. On sait que l’adaptation prend du temps pour un étranger donc on espère que le délai ne sera pas trop long…
(…) Les joueurs connaissent ma philosophie, ou plutôt ma conception. Si je me mettais à aligner 7 ou 8 défenseurs ils ne comprendraient pas… Comme tous les entraîneurs, j’ai 3-4 joueurs cadres qui sont les garants des performances pour construire l’équipe. Après, les schémas, entre le 3-5-2, le 3-4-3, le 4-3-3, le 4-3-2-1, le 4-1-4-1 ou le 4-4-2, je crois qu’on les a tous testé. Ce sont les faits de match qui nous poussent à faire des changements, à revoir nos plans, à nous adapter. Le coaching c’est ça, voir les erreurs qu’on fait – et on ne peut pas les voir avant – pour les corriger. (…) Il n’y a pas de méthode Sagnol. Vous ne pouvez pas jouer de la même façon avec Diabaté et avec Sala, avec Touré ou Maurice-Belay, à 3 ou à 4 défenseurs. Car le fil conducteur pour bien s’adapter, malheureusement, c’est l’effectif et les joueurs valides. Si on avait eu l’effectif au complet depuis le début, il y a des animations qu’on aurait sans doute vues plus souvent. «