Les Girondins candidats… à la 7ème place
Le match
Avec une composition de départ plutôt détonante : Jules Koundé à nouveau sur le banc, Jaroslav Plasil encore titulaire à un poste de ‘6’ où Gustavo Poyet le voyait plutôt en second plan, Valentin Vada relancé deux mois après sa dernière titularisation et Martin Braithaite préféré de nouveau à Gaëtan Laborde ; les Girondins ont bien attaqué leur match à Monaco… une poignée de minutes.
Ensuite, l’étau monégasque aura commencé à se mettre en place et à perforer le milieu et toute la défense bordelaise, sur chaque accélération. C’est finalement sur une grosse accélération et une perforation de… Youssouf Sabaly que l’ouverture du score est venue par l’intermédiaire de Valentin Vada, auteur de son second but en championnat après un ballon parfaitement négocié sur ce coup.
L’égalisation monégasque n’aura été que logique tant les Girondins ont ensuite reculé et paniqué sur chaque avancée des locaux. Les hommes de Jardim ont tout tenté et été récompensés par un but de Jovetic. Avant, Thomas Lemar avait eu deux occasions franches face à Benoît Costil et… Rachid Ghezzal avait lui touché la barre. Une très belle mi-temps monégasque en somme, relevée par Leonardo Jardim après la rencontre.
En seconde période, les Marine et Blanc ont resserré les rangs et se sont attelés à défendre, ce qu’ils ont bien fait puisque Monaco a eu plus de mal ; mais grâce au talent de ses individualités, comme Rony Lopes, l’équipe monégasque a fini par passer devant au score, sans trop de soucis.
Une série de matchs au faible contenu
Au final, la défaite de Bordeaux à l’extérieur chez une équipe comme Monaco – champion en titre et de retour en grande forme depuis des mois – n’a rien d’alarmant en soi, tout comme on peut éventuellement comprendre un revers à Marseille, deux semaines plus tôt, à un moment où les Marseillais bombaient le torse. Mais ce qui inquiète c’est le contenu des matchs que nous propose le FC Girondins de Bordeaux.
Au cœur d’une série délicate à négocier, avec deux déplacements à Marseille et Monaco et puis la réception de l’OGC Nice, les Marine et Blanc sont donc finalement ressortis avec deux défaites et un match nul pour… un but marqué (et contre le court du jeu).
Depuis le départ de Jocelyn Gourvennec, les Girondins ont fait dos rond à Nantes (0-1), ont proposé une rencontre pleine de peps face à Lyon pour la première de Poyet (3-1) et ont été heureux dans les scénarios affichés contre Amiens (victoire 3-2 après avoir vu Amiens être passé pas loin de l’égalisation alors que Bordeaux menait 3 à 0) et à Strasbourg (ouverture du score chanceuse de Younousse Sankharé).
À Marseille, contre Nice et à Monaco, les hommes de Poyet ont donc dû faire face… à eux-mêmes : quel répondant pour cette équipe lorsque le ton s’élève à l’extérieur ? Quel résultat lorsqu’il faut prendre le jeu à son compte et gagner à domicile face à un adversaire qui avait des absents majeurs ? Comment résoudre l’absence de son joueur majeur sur deux petites rencontres ? Eh bien, pas grand-chose pour répondre à tout ça, hélas, et ce après 28 journées de championnat et deux entraîneurs dans une même saison. Voir 3 en comptant Eric Bedouet, intérimaire à Nantes.
Les maux de Bordeaux
Ces derniers matchs auront au moins relevé plusieurs points qui pourront servir pour la suite. Des points à interpréter selon les avis de chacun, que nous ne détaillons donc pas comme des vérités absolues, mais comme des possibilités inquiétantes. En vrac :
– La charnière Paul Baysse – Pablo Castro n’est pas complémentaire,
– Martin Braitwhaite ne peut pas être aligné comme avant-centre dans un 4-3-3 (tout comme Nicolas de Préville auparavant),
– 8-10M€ pour De Préville et une option d’achat d’environ 7-8M€ pour Braithwaite, ça fait mal,
– François Kamano n’a pas marqué assez de points sur ses deux matchs face à Nice et Monaco pour prétendre à quoi que ce soit en cette fin de saison,
– Maxime Poundjé ne rechigne pas à la tâche mais rencontre des difficultés dans la seconde moitié de terrain adverse,
– Des joueurs comme Lukas Lerager et Nicolas de Préville courent beaucoup et ne calculent pas les efforts mais est-ce suffisant pour une équipe comme Bordeaux ?
– Valentin Vada n’est pas un milieu relayeur,
– Relancer Vada dans un match comme celui à Monaco en comptant sur lui pour défendre n’était pas un cadeau,
– Les coups tentés par Gustavo Poyet contre Nice et à Monaco n’ont pas fonctionné.
Et maintenant ?
Il reste donc 10 journées avant la fin du championnat. Dix journées et 30 points possibles si on suit la logique arithmétique. Mais, on l’a vu, la réalité du terrain est tout autre.
Hôtes d’Angers le week-end prochain, les Girondins auront plus de chances (sur le papier) de s’imposer qu’à Marseille et à Monaco, et au vu du classement de Ligue 1, ils pourront à nouveau lorgner les places européennes. La cinquième place sera qualificative pour l’Europa League*, la 6ème pourrait aussi l’être si Paris regagne la Coupe de France ; mais à cette heure-ci, et après avoir si peu montré en neuf mois de compétitions nationales et européennes, en quoi ces Girondins-là mériteraient-ils d’être récompensés ? Et surtout, que feraient-ils d’une éventuelle qualification européenne ?
*tours préliminaires.
La réponse sera peut-être juste de ne pas y penser, et déjà de terminer à la place la plus honorable possible, en ayant enfin dégagé un projet de jeu en vue de préparer la saison prochaine. Il y aura assurément du travail.
Crédit image : NICOLAS TUCAT / AFP