Nicolas Paolorsi (RMC) : « Si Gérard Lopez s’en va comme ça des Girondins, je pense que c’est terminé pour lui dans le monde du sport »
Invité de l’After Foot (RMC) en fin de Bordeaux-Dunkerque, le journaliste Nicolas Paolorsi a dressé un bilan – sans concession – sur la situation du FCGB qui est plus que jamais à la dérive :
Si Gérard Lopez s’en va alors qu’on annonce un déficit de 50M€, sans repreneur et après avoir refusé des offres de rachat, je pense que c’est terminé pour lui dans le monde du sport. Je suis intimement persuadé que Gérard Lopez veut récupérer un peu de sous de ce qu’il a investi. L’été dernier, il a sorti 40M€ de sa poche. Il s’en est déjà fait rembourser une partie mais on est loin de la mise de départ. La deuxième chose c’est l’égo de Gérard Lopez. Je suis persuadé qu’il a encore envie d’avoir des challenges dans le sport et si ça se termine à Bordeaux, c’est mort pour lui. En attendant, à Bordeaux, on ne le voit plus. C’est difficile d’échanger avec lui. Même le service de communication du club est désabusé quand il nous répond. Personne ne répond aux journalistes d’ailleurs. Le seul interlocuteur qu’on a, au final, c’est le coach. On sait que Gérard Lopez a ses canaux de communications pour communiquer : certains médias, certains journalistes, certains influenceurs sur Twitter (X) aussi. Il y a certains tweets d’influenceurs bordelais qui pèsent. (Répondant à Daniel Riolo, ndlr) Je ne sais pas comment on peut encore l’écouter, je ne suis pas là pour juger. (Répondant à Daniel Riolo qui demande si @Diabate33 est encore dans les jupons de Gérard Lopez) Je ne sais pas. Diabate33, il y a des fois des tweets où tu te poses des questions et tu as l’impression d’entendre la communication du club. Ce n’est qu’une impression personnelle.
Sur le plan financier, Il n’y a plus aucune dépense de faite au Haillan. Gérard Lopez remet le strict minimum tous les mois car il sait que s’il ne paie pas les joueurs, c’est terminé. Il y a ces histoires de tondeuse qui sont assez révélatrices. Les médecins extérieurs, des vacataires qui sont en grève car ils ne sont plus payés à Bordeaux depuis février. Ce qui ne bouge pas c’est que les joueurs et l’administratif sont payés. Il n’y a pas eu de retard à ce niveau-là. Mais de manière générale, c’est impossible de comprendre la stratégie de Gérard Lopez. Le président de Bordeaux dit qu’il ne veut pas se séparer du club, il refuse des offres dans tous les sens mais il ne parle pas. On ne sait pas où va le club, c’est un truc de dingue ! Tu es 14e de Ligue 2, il n’y a personne qui parle ! Ton directeur sportif est un fantôme, il est écarté des grandes décisions. À chaque fois qu’on le croise – et je le défends un peu car il est borduré – son discours c’est qu’il n’y est pour rien et qu’il n’y a plus d’argent. Tout le monde se dédouane, tout le monde essaie de s’en sortir comme il peut. […] Pour revenir au sportif, il y a un entraîneur qui est détesté de toute la Ligue 2. Là où je le défends un peu c’est qu’il est arrivé en octobre et on lui a dit : Ne t’inquiète pas, franchement, le mercato hivernal, on va arroser, tu vas avoir des joueurs pour ton projet. Au final : encadrement de la masse salariale, interdiction de recruter. Des joueurs sont même partis. Tout est compliqué. La seule chose positive c’est que le groupe ne lâche pas. Parce que tu pourrais en tant que joueur te dire qu’avec tout ce qu’il se passe au club, depuis 5-6 ans, c’est terminé, j’essaie de sécuriser mon avenir et le collectif je m’en fous. Mais à l’image de ce match contre Dunkerque, ils se battent ensemble. Ce qui est plutôt dingue quand on y pense.
Retranscription faite par nos soins