Mavuba : « Peut-être qu’aujourd’hui je ne serais pas là… »
« Ça me touche. Je me dis que je suis aussi passé par là, et peut-être qu’aujourd’hui je ne serais pas là si j’avais eu le même destin que ceux qu’on a perdu ces derniers jours. Forcément, en tant que citoyen du monde et français, ça me touche. Maintenant, je trouve dommage qu’il y ait de gros incidents comme ça pour en parler (…) En 1984, c’était la Guerre Civile en Angola. Mon père, ma mère, ont décidé de nous faire quitter le pays avec mes frères et sœurs. Pour une vie meilleure, tout simplement. D’après les échos que j’ai – parce que j’ai malheureusement perdu mes parents – mes frères m’ont raconté, on aspire à vivre mieux que ce qu’on a dans le pays, parce que c’est dur, et cela passe par un départ. Pour ma part, je suis né sur le bateau qui traversait la Méditerranée. Quand je vois ce qui se passe aujourd’hui, ça me prend, ça me parle, parce que ça aurait pu être ma famille et moi…
(…) Aujourd’hui, j’ai la chance d’être là. Donc j’essaie un peu de renvoyer l’ascenseur, en aidant ces orphelins à Kinshasa pour leur rendre la vie meilleure. Dans un premier temps, je voulais faire une école de foot parce que mon père était un grand footballeur là-bas. Puis, je me suis dit, en y étant allé en 1995, en voyant tous ces enfants dans la rue, que c’était dommage de ne rester que dans le football ».