Et maintenant l’Europa League

Cette année, les Girondins de Bordeaux ont démarré les vendanges avec quelques semaines d’avance. Certes défaits contre les deux cadors du championnat : Paris et Monaco, les hommes de Francis Gillot affichent un triste bilan de 4 points gagnés grâce à une petite victoire contre Bastia (1-0) et à un point pris à Toulouse en infériorité numérique cependant (1-1). Dans ce bilan sportif déjà peu reluisant, un non match total à Saint-Etienne et un climat lourd entre la direction et l’interrogation des supporters sont aussi à souligner.
Alors, après un tel début de parcours, les Bordelais s’apprêtent à retrouver l’Europa League. Une compétition de plus pour un effectif déjà limité en quantité mais aussi en qualité. Cependant, le retour de l’Europe et ses déplacements atypiques (Allemagne, Chypre et Israël) a de quoi redonner du baume au coeur des supporters bordelais. N’est-ce pas cette même compétition qui avait démarré d’entrée par un incroyable match aller-retour entre Bordeaux et l’Etoile Rouge de Belgrade ? N’est-ce pas cette compétition qui avait vu les Bordelais honorer la France toute entière en jouant cet exercice à fond ? N’est-ce pas cette compétition qui avait révélé Maxime Poundjé et André Poko ?
Alors que faut-il attendre de l’Europa League cette saison ? Un beau parcours ? On l’espère, bien sûr, tout comme le fait de vibrer de nouveau dans un stade Chaban-Delmas déjà trop abonné aux défaites en ce début de saison. 
Et puis, il y a aussi ce groupe à exploiter, ces solutions à trouver, ces joueurs à révéler tel Lucas Orban et Diego Rolan qui pourront profiter de cette compétition pour apprendre, se montrer et, on l’espère, s’imposer. Le turn-over aussi, qui s’imposera naturellement et pourra (re)lancer certains joueurs bordelais à l’image de Jussiê, Traoré, Sacko et Bréchet sera intéressant à suivre.
Les adversaires

Francfort, Nicosie et Tel-Aviv : l’Europa League est décidément une compétition où le passeport doit être à jour ! Trois équipes pour trois pays différents et pour trois styles et systèmes de jeu différents. Bordeaux va devoir s’adapter et s’imposer, notamment à l’extérieur, où les ambiances s’annoncent déjà bouillantes !
Si Francfort est l’adversaire qui est sans doute le plus connu des trois, l’ Apoël Nicosie, quart de finaliste de la Ligue des Champions il y a 2 ans en élimant Lyon en 1/8ème, n’en demeure pas moins une équipe dangereuse et libérée à l’image de l’Apollon Limassol, autre équipe chypriote, qui a vaillamment éliminé Nice en barrages. Tandis que Tel Aviv, équipe que l’on suppose très agressive, pourra compter sur un public de feu, à domicile comme à l’extérieur et ne viendra surement pas en victime.
Qu’on se le dise, ce groupe est certainement plus musclé que celui de la saison dernière (Bruges, Dynamo Kiev, Newcastle et Maritimo) et peut réserver son lot de surprises.
Les chances

Pour le moment, Bordeaux a plutôt montré le pire que le meilleur et cette équipe, inconstante en terme de jeu et de motivation mais est également capable du meilleur (ou au moins de bien mieux). Tous les espoirs sont donc permis dans ce groupe. Mais, sans sérieux et dans un groupe relevé, tout écart reléguera vite les Girondins de Bordeaux dans les bas fonds du classement.
Les joueurs

Le staff technique l’a assuré : cette saison, tous les joueurs auront leur chance. Si certains affichent pour le moment très peu de temps de jeu à l’image de Jérémie Bréchet, Lucas Orban, Abdou Traoré, Diego Rolan et Hadi Sacko, nul doute que ces joueurs devraient être lancés à un moment donné de la saison. A eux de prendre leur chance comme Maxime Poundjé et André Poko l’ont si bien fait la saison passée. L’Europa League pourrait donc apporter à certains de ses joueurs un rythme de compétition jusqu’alors inconnu pour ces Bordelais et qui s’avérera utile pour la suite. Incontestablement, c’est ici l’une des bonnes choses de cette prestigieuse compétition européenne.
L’ambition

Parce qu’à Bordeaux, la Coupe d’Europe fait partie du menu et de l’histoire du club, cette compétition devra aussi apporter ce petit plus qui comble, au moins partiellement, le manque d’une participation à la Ligue des Champions. Ce petit plus aussi qui ravive la flamme des plus anciens, désireux de revivre les folles épopées européennes du passé. Qu’on se le dise aussi, on espère également voir autre chose que ce que Bordeaux propose pour le moment en championnat. Tel un bol d’air pour le staff et les joueurs, mais aussi pour les supporters, l’Europa League est donc bel et bien un luxe auquel les Girondins devront profiter et qu’il faudra croquer à pleines dents.