Triaud, Thiriez et Aulas commentent la réforme des montées/descentes
Thiriez : « Je suis un élu bénévole. C’est normal que je sois la cible de critiques. Ça m’attriste mais c’est normal. Mon rôle est de prendre des décisions pas toujours faciles et ça fait forcément des mécontents. Ça ne m’empêche pas d’agir et de continuer dans le sens que je crois juste. (…) Ça bouge dans le foot, la preuve. Cette réforme va être critiquée parce que dans ce pays, dès qu’on fait une réforme, il y a des critiques. Je suis là pour moderniser ou essayer de le faire. Le pire ennemi du football, c’est le conservatisme. Il faut bouger les lignes. Trois montées et trois descentes, c’était trop. La preuve : dans 80% des cas, le troisième de L2 qui est monté en Ligue 1 redescend la saison suivante. C’est du gâchis pour lui et le championnat. Les équipes joueront plus libérées et il y a aura plus de spectacle car il y aura moins cette obsession de la descente en fin de saison.
(…) Les arrière-pensées économiques ne sont pas forcément honteuses. Réduire l’incertitude pour tous les investisseurs français ou étrangers qui viendraient dans le foot est un élément positif. Ça fait aussi parti de mes préoccupations. C’est mon devoir d’apporter de la stabilité et de la visibilité aux investisseurs. On a besoin d’investisseurs dans le football en France. Nous sommes ouverts aux investissements étrangers. (…) Ce qui m’intéresse, c’est l’avenir du championnat. Je suis pour le retour de 18 clubs en L1 parce que je pense simplement que la France n’a pas les moyens de s’offrir un championnat à 20 clubs. L’Allemagne est passée à 18 et on est beaucoup plus proche de l’Allemagne que de l’Angleterre. Je soumets ça à mes collègues de club depuis des années et ils le refusent. Je peux les comprendre mais les intérêts particuliers l’emportent sur l’intérêt général et c’est très dommage. Pour l’instant, il n’y a pas de majorité pour le retour à 18 clubs. S’ils refusent de revenir à 18 en L1, je proposerai la suppression de la Coupe de la Ligue pour alléger le calendrier. C’est l’enfant de Noël Le Graët et je lui ai donné un lustre qui n’existait pas avant. S’il faut sacrifier la Coupe de la Ligue, quitte à perdre 15 millions d’euros et à mécontenter 500 000 spectateurs, tant pis, on le fera. On joue trop souvent. »
JLT : « J’ai participé au sein de l’UCPF aux discussions sur le sujet, j’étais plutôt favorable à cette formule. Il y a sûrement bien des équipes qui montent de deuxième division pour faire un aller-retour et cela leur crée plus de difficultés qu’autre chose. Après, sur un plan personnel, je suis favorable à un passage à 18 clubs mais cette formule sera plus difficile à faire passer. (…) Quand on monte et qu’on veut rester en Ligue 1, on prend des risques économiques, on recrute, on augmente aussi les salaires, et, si vous redescendez ensuite, vous êtes en très grande difficulté. Cette décision permet de mieux protéger le football. Ce serait quoi une ligue ouverte : 10 montées et 10 descentes ? Il reste 10 % de risques de descendre, c’est quand même pas mal, je trouve. »