Incidents après Toulouse – Bordeaux
Comme cela avait déjà été le cas à Lille il y a deux semaines et comme cela est malheureusement souvent le cas à Toulouse ces dernières années, des incidents ont eu lieu après le match entre le Toulouse Football Club et les Girondins de Bordeaux.
Déjà, avant le match, les choses ont « bien» commencée : Autorisés à rentrer dans le parcage visiteurs seulement 10 minutes après le coup d’envoi, les Ultramarines ont eu le droit à une triple fouille individuelle qui a duré plus d’une heure (ce qui n’a pas empêché l’introduction dans la tribunes et l’utilisation de plusieurs fumigènes) ainsi qu’à une inspection poussée de leur matériel (bâches, tambours, calicots etc…)
De plus, lors de la sortie du parcage, la SIR (Section d’Intervention Rapide) a procédé à l’interpellation musclée d’un supporter bordelais, identifié comme ayant « craqué » un fumigène (accusation niée fermement par les Ultras qui affirment que l’individu est resté à côté du meneur qui tenait le mégaphone pour lancer les chants pendant l’intégralité du match).
Devant les réactions et les protestations de certains supporters assistant directement à l’interpellation, les gendarmes mobiles sont à leur tour intervenus en fermant les portes de l’allée séparant le parcage des véhicules bordelais et la tribune visiteurs du Stadium.
But de la démarche ? Isoler les Ultras dans le parking pour les gazer à coups de bombes lacrymogènes et rétablir l’ordre par la force. Ce n’est donc qu’après une attente de plus d’une demi-heure (en plus de l’attente habituelle d’environ un quart d’heure pour sortir d’un parcage apès un match à l’extérieur) que la majorité des supporters ont pu regagner leurs véhicules le tout, bien évidemment, dans une ambiance délétère et sous la surveillance de dizaines de CRS, casqués et armés de boucliers, ainsi que de membres de la SIR, matraques bien en vue.
Un dispositif bien disproportionné pour le coup puisqu’il n’y a pas eu le moindre comportement répréhensible à sanctionner de la part des supporters bordelais, tout de même bien agacés (pour rester poli) d’avoir été enfermés et/ou gazés suite à l’interpellation, décrite comme vraiment sauvage, d’un seul individu dont la culpabilité est encore à prouver.
Encore une fois, si l’usage d’engins pyrotechnique est interdit dans un stade, ce genre de répression abusive n’est sans doute pas la meilleure réponse à apporter pour apaiser un climat déjà bien tendu, dans lequel les supporters ont la (légitime ?) impression d’être diabolisés et traités comme des criminels potentiels.
Reste à savoir si les pouvoirs publics veulent vraiment apaiser la situation alors qu’il semble de plus en plus évident que leur but est purement et simplement d’éradiquer le mouvement Ultra et de contrôler l’ensemble du « supporterisme de masse » dâ’ici à 2016 pour présenter des tribunes « propres » lors de l’Euro en France.
Récit effectué à partir de la présence de votre serviteur Aymeric au Stadium, accompagné de l’équipe de Grondins Analyse