Toujours lors de son entretien accordé au site
Lucarne Opposé,
Carlos Henrique s’est longuement souvenu de sa période bordelaise, lui qui a plus ou moins tout connu en
9 ans au FCGB, avec 4 entraîneurs différents : gloire, déboires, blessures, des titres et des saisons galères. En vous recommandant vivement, encore une fois, de lire l’entretien complet (où il ne parle pas que des Girondins),
nous vous relayons l’extrait où il parle de son fameux but en finale de la Coupe de la Ligue 2007, face au grand Lyon de l’époque.
« Au début je n’ai pas trop joué, il y avait Kodjo Afanou. Puis il a stoppé sa carrière pour régler un problème familial et Ricardo m’a appelé et je me suis dit que c’était le moment. On est meilleure défense du championnat et on termine même deuxième. C’était formidable. C’est la deuxième année que j’ai eu plus de difficultés. Parce que je croyais que j’avais déjà ma place dans l’équipe. Sauf que moi, pour être bien en forme, j’ai besoin de beaucoup travailler à l’entraînement, de faire beaucoup de muscu, d’utiliser la piscine. Et comme je croyais que j’avais déjà ma place, je me suis dit que je n’avais plus besoin de faire trop d’efforts. L’équipe n’allait pas bien en championnat et Ricardo m’a mis à l’écart de l’équipe. Quand il m’a mis à l’écart, j’étais en colère et je ne voulais plus rester. A ce moment, Flamengo voulait me récupérer pour jouer la Libertadores et j’avais envie d’y retourner. Ricardo me dit alors « Si tu retournes au Brésil, tu vas gâcher ta carrière en Europe ». J’ai réfléchis, j’ai parlé avec mon oncle qui m’a dit qu’il fallait écouter Ricardo – qui avait déjà été mon entraîneur à Flamengo – et m’a alors conseillé de rester et de voir ce qu’il fallait faire pour revenir en meilleure forme. J’ai alors beaucoup travaillé et mon Dieu m’a remercié sur la fin de saison, j’ai marqué le but de la Coupe de la Ligue…
(…) C’est sûr, ma célébration « mitraillette » est restée dans les mémoires de tout le monde. Même la mienne. Je me souviens, le matin du match, j’étais stressé. Je m’étais dit qu’on allait jouer contre Lyon, mes amis allaient voir le match au Brésil, imagine si ils nous mettaient un claque genre 4-0 ! J’ai appelé un ami qui m’a dit « Laisse tomber ! Tu te souviens quand tu as joué la finale face à Vasco ? Tu étais déjà stressé et ça s’est bien passé, vous avez été champions ! ». Je lui ai répondu « Oui mais là, c’est différent, c’est Lyon, ils sont vraiment très forts ! ». Mon ami m’a dit « Vous allez gagner 1-0, c’est toi qui va marquer. Tu vas marquer et tu ne m’oublies pas ! ». Quand on avait joué face à Vasco, pendant la semaine, il y avait un mec qui avait célébré son but avec la mitraillette. Et j’avais dit à mon ami que j’allais marquer et faire ça. Je ne pensais pas que j’allais marquer. Et quand j’ai marqué, j’ai couru partout mais j’ai oublié de faire la mitraillette. Donc là, mon ami m’a dit « Tu n’oublies pas la mitraillette cette fois ! ». Alors quand je marque face à Lyon, j’ai tout de suite pensé à lui, ça tombait bien parce que c’était devant les supporters de Lyon. C’était vraiment formidable. C’est une chose que je n’oublierai jamais. (…) Après ce match de Lyon, même les supporters ont commencé à me voir différemment. Et moi aussi, je me sentais important pour le club. Avant, je me sentais bien mais pas important pour un tel club aussi grand. Ce but m’a fait me sentir à la hauteur de ce club. »