Obraniak : « Tout ça pour de la course à l’information »
« J’étais malade pendant toute la semaine qui a précédé le match (NDLR : le 4 avril 2015 alors qu’il était prêté par Brême à Rizespor). Mais j’ai voulu prendre le risque de jouer parce que c’était face à Fenerbahçe, une rencontre très importante. Apparemment, je n’étais pas dans les meilleures conditions pour le faire. À un moment, je me suis senti faible sur le terrain. Je n’avais plus de jus, plus de jambes, j’étais cuit. J’ai demandé à sortir (NDLR : dès la 30ème minute). Sachant que le staff médical turc était assez consciencieux, assez professionnel, ils ont voulu que j’aille passer des examens complémentaires pour confirmer que tout allait bien.
Je suis allé faire une prise de sang et un électrocardiogramme juste parce que j’étais cuit. Je pense qu’on m’a vu à l’hôpital avec les électrodes. Quelqu’un a dû prendre une photo pour la balancer sur les réseaux sociaux. La machine médiatique infernale s’est ensuite emballée. J’étais injoignable à ce moment. On a écrit partout sur les sites que j’avais eu un arrêt cardiaque alors que je n’avais même pas eu ma famille au téléphone ! Imaginez dans quel état pouvaient se trouver ma femme et mes parents. Tout ça pour de la course à l’information. Quand je suis sorti de l’hôpital, mon agent m’a appelé et m’a dit qu’il fallait que je fasse rapidement une communication. J’ai entendu « attaque cardiaque », « attaque cérébrale » ! Pourtant, j’ai rejoué normalement deux semaines après, c’est ça qui est assez phénoménal ! Je pense que ça m’a beaucoup desservi pendant le mercato. Des clubs se sont désistés à cause d’un truc qui n’existait pas.
Sachant que j’avais réussi une très belle demi-saison en Turquie, je pensais honnêtement que j’allais retrouver quelque chose dans le pays. Ça me plaisait plutôt bien au niveau de la qualité de vie et de la qualité du Championnat. J’ai su, par la suite, que cet événement a rebuté pas mal de clubs. Il aurait juste fallu que les journalistes fassent correctement leur travail. En Turquie, la machine médiatique tourne à plein régime. On va dire que c’est un peu du tabloïd comme en Angleterre. On aime bien aller fouiller, trouver les petites histoires, ils sont friands de ce genre de choses. Mais ça ne m’a vraiment pas fait rire. »