G. Roland : « Etre bon ne suffit pas »
« J’ai débuté à Bègles où je suis resté jusqu’à 14 ans. Je suis allé à Arlac une saison avant de partir au Stade Bordelais en moins de 15 ans. En parallèle, j’ai intégré le sport étude à Mérignac où travaillait Bernard Larrue. Il m’a ensuite recruté à Bordeaux, en moins de 17 ans. Je suis resté quatre saisons aux Girondins. Je n’ai pas été conservé plus longtemps. Je suis alors parti un an au Portugal avant de revenir en France, à Langon. J’ai ensuite signé à Beauvais, quatre ans, puis à Bayonne pour deux saisons. J’ai ensuite été contacté par Marseille où je suis resté deux ans avant de revenir au Stade Bordelais, où j’entame ma quatrième saison.
(…) J’ai longtemps été à l’écart du football de haut niveau et du circuit traditionnel des clubs comme Mérignac, Villenave… Puis, j’en ai eu marre. Je pensais que je pouvais vivre autre chose. Je suis entré à Bordeaux par la petite porte. Je me suis toujours battu pour me faire une place, gagner du temps de jeu. Je devais travailler car je n’avais pas des qualités naturelles. Je m’entrainais à côté des professionnels, cela faisait rêver. D’autant que Bordeaux a été champion en 1999 alors que j’étais dans le club. Je côtoyais des Laslandes, Wiltord, Pavon, Micoud… Cela me faisait briller les yeux mais je gardais les pieds sur terre. Je suis toujours resté lucide sur mes qualités et mes performances. Même si je travaillais beaucoup, je savais que ce niveau Ligue 1 était difficile, d’autant que je n’étais pas dans les petits papiers. Ce départ s’est fait logiquement, en douceur car je m’y étais préparé. Peut-être que je n’étais pas prêt à cela à ce moment mais si cela ne se faisait pas à Bordeaux, cela pouvait se faire ailleurs. J’avais 20 ans. J’ai toujours été mature. Avec lucidité et un peu de recul, je l’ai vu venir. Je suis parti sans amertume, sans rancune mais l’envie de leur montrer de quoi j’étais capable.
(…) C’est vers 28/30 ans que l’on est au mieux physiquement et où tu as la maturité pour arriver à gérer, à ne pas avoir peur. Cela permet de voir que le football, ce n’est pas que des bonnes performances, sauf si on est exceptionnel. Il faut aussi avoir un vrai réseau pour réussir. Autant je n’avais pas le niveau des joueurs internationaux, autant il faut être réaliste, je n’avais pas grand chose à envier aux joueurs qui était les 17ème à 15ème du groupe. Je ne suis pas frustré car je n’ai rien à me reprocher. J’ai travaillé d’arrache pied et tout est retombé pour autre chose que du sport. C’est une des leçons : être bon ne suffit pas.
(…) J’ai aussi eu la vraie chance de côtoyer Didier Deschamps avec qui j’avais de bonnes relations. Côtoyer quelqu’un avec un tel palmarès est enrichissant. Il m’a appris beaucoup de choses. Et si un jour je peux le revoir, ce sera avec plaisir que j’échangerai à nouveau avec lui. (…) Il y a plein de choses dans ma carrière. Il n’y a pas que Marseille. Mais là bas c’est sûr, il y avait la médiatisation, je jouais à côté de bons joueurs. J‘ai passé de très bons moments à Langon, avec des conditions d’entrainement catastrophiques mais j’ai croisé des bons mecs avec lesquels je suis encore en contact. Au Portugal, j’ai joué contre le Benfica, Porto, dans des stades magnifiques. J’avais les yeux écarquillés. J’ai rencontré des gens bien, d’autres moins bien. Il y a eu des joies mais aussi des tristesses. Après, je n’ai pas gagné de Coupe de France ou de coupe du monde. mais il y a eu pleins de bons souvenirs. »