Roche et Lacombe se souviennent de leurs succès en Coupe de France
(…) Ça avait été également dur pour Giresse en 1987. Un an après avoir offert la Coupe à Bordeaux sur une feuille morte (à la 117ème minute), il joue la même finale, mais dans le camp d’en face, celui de Marseille. On bat de nouveau l’OM (2-0), on fête la victoire mais il manque quelqu’un. Gigi, bordelais depuis sa plus tendre enfance, n’est pas là. »
BL : « J’ai eu la chance de remporter un titre avec Lyon en tant que joueur et c’est la Coupe de France. Pff… c’était fabuleux ! On faisait à l’époque des matches en aller-retour à partir des 8èmes, et c’était comme des matches de Coupe d’Europe ! C’était épique ! En 1973, en 8ème, on affronte Bordeaux. On gagne 3-0 à l’aller et on mène 1-0 au retour après 5 minutes. Sauf que Bordeaux renverse la vapeur et prend l’avantage 3-1 après 17 minutes ! Ça a été terrible ! (…) Tout peut se passer dans ces matches contre des petits ! Aimé Jacquet nous disait toujours : « Face à une équipe de CFA, ce n’est pas elle qui se met à votre niveau, c’est vous qui descendez d’un cran, avec moins d’envie, moins d’engagement… Et puis, d’un coup, il y a un nivellement des valeurs et tout se complique. ». Avec Bordeaux, je me souviens avoir gagné face à Poitiers 1-0 avec un but à la 118ème… C’était incroyable, on avait dû toucher cinq ou six fois la barre, le gardien avait multiplié les miracles et nous on se disait : « Putain, mais on ne va pas y arriver ! ». Et puis finalement, on a marqué un but de raccroc, je ne sais même pas si le ballon est entré un mètre dans le but…
(…) En 1986, ce fut là-aussi un grand, grand moment. En plus, je ne devais pas jouer, j’avais une entorse à un genou que l’on m’a finalement strappé. On a eu la chance de pouvoir vivre cet instant avec Alain Giresse. C’est là que « Gigi » marque un but fabuleux à Joseph-Antoine Bell sur un lob. Pour nous, les Girondins, cela restera quelque chose d’énorme. On avait fait la finale le 30 avril et on rentrait donc sur Bordeaux le 1er mai. Or quand on est arrivé dans le centre de Bordeaux, nous sommes tombés sur les gens qui défilaient pour le 1er mai. D’un seul coup, quand ils nous ont vus, tous ont alors plié les banderoles de la CGT ou autres et sont venus à l’hôtel de ville faire la fête avec nous ! Cela a été un beau moment. En 19887, c’est la fin de ma carrière, c’est vrai que ce sont des moments très particuliers. Je l’ai vécu bizarrement car vous êtes sur le banc et ce ne sont pas des choses dont vous avez l’habitude. Mais cela reste des grands moments de bonheur et de partage. »