Rothen : « La politique des dirigeants du club elle est zéro ! »

Parfois capable de dire du bien, mais ne se privant pas, à l’inverse, de critiquer quand il n’apprécie pas, l’ancien joueur Jérôme Rothen, consultant médiatique désormais, a effectué, hier, son « coup de gueule » sur la politique des Girondins. Prenant moins de pincettes que Carine Galli et François Manardo, l’ancien milieu international a « démonté » la gestion bordelaise du mercato d’hiver et les ventes d’Henri Saivet et de Wahbi Khazri.

« Je suis très critique envers Willy Sagnol depuis le début de la saison, c’est à juste titre. Quand tu vois Bordeaux évoluer en championnat, quand tu les vois terminer derniers de leur poule d’Europa League, qui était largement abordable, avec surtout zéro victoire, tu te dis qu’ils ont vraiment de la chance d’être seulement à 6 points de Nice, 3ème. Le tout avec seulement 7 succès en 22 journées et une différence de buts de – 3. Donc voilà, Bordeaux n’est déjà pas das le rythme, à cause de beaucoup de choses… Mais quand, en plus, je vois le mercato d’hiver, qui sert normalement à ajuster l’équipe pour l’améliorer afin d’atteindre les objectifs…

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Pour le départ de Saivet, qui a beaucoup donné au club, on va l’admettre, car l’effectif est assez important : plus de 30 joueurs, et des jeunes. Et pourtant, techniquement, il amenait des garanties dans le milieu, en sentinelle. Allez, peu importe… Mais Wahbi Khazri (qu’il a eu comme coéquipier à Bastia quand il terminait sa carrière et que le Tunisien commençait la sienne NDLR), meilleur joueur de l’équipe, élément le plus influent, meilleur buteur et meilleur passeur du club, même deuxième passeur de Ligue 1, tu ne peux pas le laisser partir ! Il est impliqué sur la moitié des buts que tu marques en championnat, et Bordeaux n’en marque déjà pas énormément. Quelle est la politique du club quand tu le vends 12 millions d’euros à Sunderland ? Ok, financièrement tu fais une belle opération, mais derrière tu vas prendre deux jeunes sud américains à qui il va falloir un temps d’adaptation. Tu ne pouvais pas faire ça cet été ?

Après, ils sont peut-être très bons, je ne les connais pas, donc je ne vais pas juger. Mais la période d’adaptation, elles est inévitable et elle a lieu pour tous les jeunes étrangers, même dans les plus grands clubs et avec les jeunes les plus cotés. Au PSG, on voit avec Lucas Moura que même après plusieurs années il a encore du mal… Ils vont arriver en plein hiver, dans une équipe où c’est compliqué, et on va leur demander directement de remplacer Saivet et Khazri ? Mais la politique des dirigeants du club elle est zéro !

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Dernière chose, par rapport aux jeunes et au fait de les chambrer, comme là Khazri, quand ils vont jouer le maintien en Angleterre. On se moque du projet sportif de Sunderland, mais quel est-il à Bordeaux ? Les jeunes, ils s’identifient à un club. Moi, quand j’étais gamin, Bordeaux ça m’a fait rêver. Comme Lille, Saint-Étienne, Lyon et Marseille, c’est là une valeur sûre du championnat. Mais ces clubs là, aujourd’hui, ils n’existent plus en tant que valeurs sûres aux yeux des jeunes ! Les dirigeants de Ligue 1, et ceux de Bordeaux en premier, ne font rien pour inculquer ça. Du coup, on pense juste à l’aspect financier et plus au sportif. Et je trouve ça dommage. Il n’y a plus d’ambition. »

A ce long coup de gueule, Jean-Michel Larqué a réagi rapidement en regrettant que Bordeaux « navigue à vue », malgré « deux magnifiques outils que sont le nouveau stade et aussi le centre d’entraînement du Haillan ». « J’ai bien l’impression qu’ils vendent les bijoux de famille et qu’ils vont finir par se retrouver à poil, surtout si Sané et Diabaté partent » finira par dire l’ancien capitaine des Verts dans les années 70.