Manardo : « Pour Bordeaux et Nantes, je suis sceptique par rapport au profil de Christian Gourcuff »
« Mon avis sur l’avenir de Christian Gourcuff, va aller, comme Daniel, sur les deux clubs qu’il a cités. Il y en a un dont je n’adhère pas à la gestion, c’est Bordeaux, où le binôme Triaud et De Tavernost gère ça comme pour un produit ; et l’autre, Nantes, très grande maison du football français, où le président Kita s’est quand même planté sur le recrutement, surtout avec l’Islandais Sigthórsson, qu’il avait annoncé comme un crack… Donc je ne vois pas un homme comme Christian Gourcuff, avec ses principes valant le coup d’être écoutés et suivis par une direction, même s’il y a une grande rigidité chez lui, atterrir dans un de ces deux clubs. Alors, après, il y aura toujours une question d’argent, de chèque. Évidemment… Mais avec ses principes je ne crois pas qu’il y ait là de réelle opportunité pour montrer ce qu’il sait faire dans un club avec plus de moyens, de structures, de dotations. A la base, et principalement, il y a aussi une question de relation avec ses dirigeants, et pour Bordeaux et Nantes je suis sceptique par rapport au profil de Christian Gourcuff. Vu que c’est un des rares entraîneurs français à avoir une philosophie de jeu, on est en droit de lui offrir la liberté de manœuvre qu’il exige, pour pouvoir appliquer ses principes en toutes circonstances. Franchement, vous voyez Triaud et De Tavernost lui laisser les coudées franches à Bordeaux, même s’ils sont dans une situation difficile en ce moment ?
(…) Gourcuff veut tout contrôler, tout assumer, et à la limite ça se comprend, car il a des grands principes, à la fois sportifs et au niveau de la formation et du marché des transferts, et d’un côté tant mieux. Mais je trouve que c’est plutôt bien de partager tout cela avec un directeur sportif et je reproche à Gourcuff, et à tous ses entraîneurs avec de beaux principes, de trop vite se fatiguer dès qu’ils restent pour des durées un minimum longues, de ne pas s’ouvrir, de ne voir qu’à travers leur prisme, de se positionner en sachant suprême. Or il est essentiel d’aller voir aussi ailleurs, surtout dans le domaine du sport, de se remettre en question. Et sur ce point, je crois que la sélection algérienne lui a fait du bien et qu’il a peut-être assoupli certains de ses principes en les oxygénant, en y mettant un coup de balai. Si c’est le cas, il faut qu’un club de Ligue 1 en profite. »