20 ans après, France Foot et P. Lucas se souviennent de Bordeaux en finale de Coupe de l’UEFA
Samedi, mis à part le pitoyable match de nos Girondins actuels contre Angers, c’était aussi, dans le prolongement des 20 ans du 3 à 0 contre Milan en quart, les 20 ans de la qualification des Marine et Blanc en finale de la Coupe UEFA.
Vainqueurs 1 à 0 à Prague en demie-finale aller, les coéquipiers d’un Didier Tholot buteur ce soir-là, avaient remis ça contre le Slavia (vidéo en fin de brève), se qualifiant pour la première finale européenne de l’histoire du club, qui sera perdue face au Bayern Munich (2 à 0 à l’aller, puis 3 à 1 au parc Lescure). Toujours la seule à ce jour…
Milieu défensif du Bordeaux de l’époque, Philippe Lucas, toujours au FCGB en tant que formateur, s’est souvenu de cet évènement pour le site de France Football.
« Après l’exploit en quarts de finale contre l’AC Milan (NDLR : le mardi 19 mars 1996), nous attendions impatiemment le tirage au sort. D’ailleurs, récemment, en regardant les équipes encore en lice, j’ai été très surpris, je ne me rappelais absolument pas que le Barça de Cruyff faisait partie de ce dernier carré. Avec le Bayern. C’est fou ! Et nous tombons sur le Slavia Prague. Le petit. Je me souviens que, sur l’instant, nous étions contents de l’identité de notre adversaire. Mais, très vite, la pression nous est tombée dessus. Après avoir éliminé l’AC Milan, nous nous devions de nous qualifier pour la finale. Il existait une réelle, une palpable attente de la part de nos dirigeants, de nos supporters, de la presse.
Mais, au fond de nous, nous savions que cela n’allait pas être facile. Les Tchèques avaient tout de même éliminé au tour précédent l’AS Roma et on commençait à parler en bien de certains de leurs joueurs : les milieux de terrain Radek Bejbl, Karel Poborsky, Pavel Novotny ou encore les attaquants Vladimir Smicer ou Daniel Smejkal. Des joueurs dont quelques-uns allaient disputer cette année-là l’Euro en Angleterre et atteindre la finale en ayant, au passage, éliminé la France en demi-finales. Et, sur le terrain, ça n’a pas été facile. Loin de là. Heureusement que, cette saison-là en Coupe d’Europe, nous avions l’habitude des matches accrochés. Car, c’est paradoxal, à part le retour contre l’AC Milan, nous avons dû toujours nous battre pour nous imposer tout au long de notre épopée.
Finalement, lors de ces demi-finales, le plus dur a été de gérer l’après-Milan. Surtout que nos meilleurs joueurs, les Lizarazu, Witschge ou Zidane, commençaient à être sollicités par de grandes écuries européennes. Mais tout le monde a su se reconcentrer, se remobiliser, et ce, malgré la fatigue qui commençait à s’accumuler. Il ne faut oublier que notre saison avait démarré le 1er juillet de l’année précédente avec la Coupe Intertoto. À cela, il fallait ajouter un stress dû à un maintien en Ligue 1 qui n’était pas encore acquis. Tout cela était usant tant sur le plan physiologique que psychologique. Une phrase résume parfaitement notre état d’esprit à ce moment-là : nous ne voulions surtout pas passer pour des cons, nous voulions aller en finale de la Coupe de l’UEFA et aussi ne pas descendre en Deuxième Division. Car, si nous passions le mur du son sur la scène européenne, c’était loin d’être le cas en Championnat. »