Jussiê : « C’est peut-être pour cela que Bordeaux m’a si bien convenu »
« J’avais 23 ans quand je suis arrivé, j’étais encore un gamin. Bordeaux, c’est la ville où je suis devenu adulte, où j’ai construit ma vie d’homme. C’est comme dans un mariage, avec ses hauts et ses bas. Des gens bien, extérieurs au football, m’ont aidé à intégrer la culture française et à prendre les décisions importantes. Dans le football, on trouve beaucoup de gens pour vous faire croire que la vie est facile. Moins pour vous dire de faire attention à votre argent…
(…) Jouer en professionnel dans un club de Ligue 1 prestigieux comme les Girondins, c’est déjà beaucoup pour moi. Plus jeune, je pense que j’ai eu peur d’aller plus haut, peur d’attirer la lumière sur moi. J’ai toujours voulu me faire discret, c’est peut-être pour cela que Bordeaux m’a si bien convenu. Ici, c’est la discrétion, la classe. Le Brésil, c’est mon pays de naissance et celui de ma famille mais c’est compliqué là-bas aujourd’hui. Quand je dis aux Français que je suis content de payer des impôts au vu de la qualité des services de sécurité, d’éducation et de santé français, ils me regardent avec de grands yeux (rire) ! Les Brésiliens paient 27 % d’impôts mais eux ne voient pas grand-chose en retour.
(…) Le vin, c’est Fernando Menegazzo qui m’y a initié, son terroir, sa culture, son histoire, c’est devenu comme une bonne drogue pour moi. J’ai de très bons amis dans le milieu. Je visite les châteaux, j’aime rencontrer les gens qui travaillent dans le vin pendant toute une année, comprendre ce qui se cache derrière l’étiquette. »