Dugarry : « Tu vas quand même pas m’expliquer, à moi, ce que c’est que les Girondins de Bordeaux ? »
Assez arrogant et méprisant, rarement calme, extrapolant parfois les propos de son contradicteur, assez taquin, l’ancien international se sera, au moins, fait remarquer, tout comme Jérémy, le supporter en question. Et il aura souvent fallu que Jean-Louis Tourre et Frank Leboeuf tempère Dugarry pour calmer les choses.
Jérémy : « Les débats sont intéressants, mais j’estime qu’on ne met pas le cadre. Il me semble que, dans toute l’histoire des Girondins, il n’y a que 4 participations à la Ligue des Champions. Or, quand on t’entend, tu en fais toujours des tonnes et on a l’impression que Bordeaux doit être en Ligue des Champions tous les ans… Alors qu’on y a été que 4 fois, qu’on a 60 millions d’euros de budget. Tout ça c’est du concret, pas des excuses comme tu le dis dès qu’on essaye d’expliquer. »
Dugarry : « Nan, mais t’es sérieux là ?! »
J : « Oui, oui, très sérieux… »
D : « Mais attends, tu vas quand même pas m’expliquer, à moi, ce que c’est que les Girondins de Bordeaux ? J’étais au stade en 83/84, mon ami, je sais ce que c’est ce club. C’est comme Paris, Lyon, Marseille. »
J : « Mais bien sûr Christophe, je sais. Je fais des déplacements, je sais que c’est un club qui a une histoire… »
D : « Et ben alors ! 84, Tigana, Battiston, puis Zidane. T’es sérieux là ? T’es en train de m’expliquer quoi ? Que c’est un club de touristes ? »
J : « D’accord, mais on n’a quand même été que 4 fois en Ligue des Champions. Il faut le noter, ça me semble quand même important de le préciser. »
Jean-Louis Tourre : « Pardon Jérémy, mais comment ça 4 fois en Ligue des Champions ? A partir du moment où t’es champion de France 6 fois, t’as déjà 6 participations tu vois*… Ça veut dire que le club a quand même un poids énorme dans l’histoire du foot français. »
J : « On est d’accord, mais j’entends toujours Christophe en faire des tonnes sur le passé, alors qu’il n’y a que peu de participations en Ligue des Champions, et parler ironiquement de spectacle. Mais le spectacle… On se rend compte qu’on sort d’un Euro assez pauvre en spectacle ? Moi, j’ai vite zappé. On s’est embêté. »
Frank Leboeuf : « Sur l’Euro et le football actuel qui n’est pas beau, tu as peut-être raison, mais pas sur Bordeaux je pense. On ne peut pas mettre Bordeaux a un niveau moyen et dire que 4 fois en Ligue des Champions c’est bien… »
D : « Tu dis qu’il ne faut pas être trop ambitieux, ne pas trop en demander à Bordeaux car ce n’est pas si mal que ça… »
Leboeuf : « Est-ce que tu crois, Jérémy, que toute cette ville, ces supporters, et ce qu’apporte Bordeaux aussi, ne pourrait pas donner un club richissime ? Il y a un truc extraordinaire à faire au niveau marketing avec Bordeaux, qui est un nom mondial, permettant d’avoir l’ambition d’être en Champion’s League tous les ans. Bordeaux, c’est quand même un des noms les plus faciles à vendre au monde ! Est-ce que M6 ne doit pas partir à un moment donné ? Est-ce que M6 ne bloque pas le pouvoir de Bordeaux à réussir ? »
D : « La vérité, c’est que M6 n’a pas envie de partir ! Bien sûr que non ! Moi je suis persuadé qu’ils ont eu des propositions pour vendre, mais ils ne veulent pas partir… S’ils voulaient vendre, ils auraient vendu depuis longtemps. Le problème c’est juste ça. Ils ne veulent pas le vendre. »
J : « Sur les dernières années, il y a encore eu des qualifications eu Europa League, et sous M6 c’est deux titres de champions (NDLR, un seul plus exactement car M6 ne rachète officiellement le FCGB qu’après le titre de 99), 3 Coupes de la Ligue et 1 Coupe de France. Après, on peut toujours faire mieux en sport, mais c’est déjà pas mal tout de même. »
D : « Mais on s’ennuie. On s’ennuie ! »
J : « C’est toi qui t’ennuie ! »
D (énervé) : « Mais non, c’est pas moi qui m’ennuie ! J’y suis, j’y vis aux Girondins (sic) ! Le stade est vide, tu vas m’expliquer quoi ? Que les gens sont contents ? »
J : « Même quand Laurent Blanc était là, qu’on termine champion de France, le stade met du temps à se remplir. Même en étant deuxième pendant longtemps, ça ne se remplissait pas. »
D : « Et ben sois content mon ami ! C’est bien ! Tant mieux si tu es content du spectacle proposé aux Girondins, tant mieux ! Si tu te régales avec ça et qu’il suffit qu’il y ait des titres pour te rendre heureux, je suis content pour toi mon ami. Mais moi je ne suis pas content. C’est tout. »
J : « Tu vois, c’est ça qui me fait rire avec toi. Il n’y a jamais de mesure. «
D : « Mais allez, vas-y, apporte-la la mesure… »
J : « Avant le quart de finale de Ligue des Champions, tu disais que Paris allait mettre une branlée à Manchester City. Résultat, déculottée, et le lendemain on t’entend plus. C’est toujours pareil avec toi. »
D (agressif) : « Ouais, ouais, t’as toujours eu raison toi, sur tous tes pronos. T’engage pas, t’as raison… »
Leboeuf : « Pour en revenir aux Girondins de Bordeaux, je pense que s’il y avait un club du même niveau que le Paris Saint-Germain les supporters seraient plus contents. Les supporters du PSG ont les moyens de rêver aujourd’hui, pas ceux des Girondins, en ce moment. Ils sont contents d’être 7èmes, de faire une Europa League de temps en temps en sachant que l’élimination arrivera au bout de trois tours. C’est pas possible de se satisfaire de cela quand on est ambitieux. Joueur, supporter, ou dirigeant… On ne peut pas l’accepter ! »
J : « Mais je ne l’accepte pas. Les dernières campagnes en Europa League c’était nul, mais avant, en 2013, on fait un huitième de finale contre Benfica qui va ensuite en finale. Personne n’en a parlé, alors qu’on a perdu de pas grand-chose (NDLR, défaites 0/1 à Lisbonne, puis 2/3 à Bordeaux). »
D : « Mais t’as perdu contre une équipe belge. Une équipe belge, à domicile (NDLR, Sion est une équipe suisse, c’est Lyon qui a été battu par La Gantoise, équipe belge, en phase de poules de Ligue des Champions)… En ne marquant qu’un ou deux points je crois. »
J : « Oui, sur la dernière campagne, j’ai dit que c’était nul. »
Tourre : « Non mais on va dire que Jérémy est passionné, qu’il a envie de défendre son club coûte que coûte. On ne peut pas lui enlever ça. Mais vous n’êtes pas d’accord sur le spectacle, sur la façon de voir le foot, sur l’ambition. »
D (plus calme et rieur) : « On n’est d’accord sur rien, mais c’est pas grave. Il a bien raison de supporter le club, c’est un vrai supporter, c’est très bien. Merci Jérémy, merci d’être venu. C’était cool. Même si on n’était pas d’accord. Et sur les pronostics, on en fait tous des mauvais. J’ai eu 6 sur 10 aux premiers pronos qu’on a faits dans l’émission quand même ! »
J (amusé) : « Mais justement, sois plus ambitieux dans tes pronos Christophe, comme tu le demandes aux Girondins ! »
D : « Alors, on va faire un prono Jérémy. Ils vont finir combien les Girondins cette saison en Ligue 1 ? »
J : « 5èmes. »
D : « Et bien on se rappellera à ce moment. Merci Jérémy. »