Gourvennec : « Denoueix et Suaudeau, on fait difficilement mieux »
« J’ai été formé à Lorient, je me suis révélé à Rennes, j’ai confirmé et découvert le très haut niveau à Nantes. Ça a été un bon choix d’attendre, en étant mature plus tard. Si j’étais parti de suite, j’aurais explosé. Pour les jeunes, il est difficile de sortir de la formation car il y a beaucoup de concurrence. Malgré cela, il faut garder un peu de fraîcheur. C’est bénéfique d’avoir différents parcours possibles. Pour mener de front le sport et les études, il fallait être organisé et ça m’a beaucoup appris.
(…) Quand j’ai passé mon entretien du diplôme professionnel d’entraîneur (en 2009), Francis Smerecki (entraîneur et formateur fédéral) m’avait fait une remarque juste : “en tant que joueur, tu savais faire. Mais as-tu conscience qu’en tant qu’entraîneur, il faudra faire faire ?”. Avoir des idées, c’est bien, mais les transposer à un groupe, c’est la grosse part de ce métier (…) Avec Suaudeau et Denoueix, tout ce qu’on fait était tourné vers le collectif : les exercices, les jeux et la stratégie. Les animations étaient différentes, avec plus de part à l’intuitif à Nantes, mais l’approche a été fondamentale pour moi. Il y a des clubs où l’individu passe d’abord. (…) Michel Le MilinaireIl a beaucoup compté pour moi, notamment sur son relationnel humain.
Denoueix et Suaudeau, on fait difficilement mieux. Mais j’ai été dirigé par beaucoup d’entraîneurs d’exception : Roland Courbis, Paul Le Guen, Gérard Gili, Raymond Domenech, Gérard Houllier. On apprend toujours, même quand ça se passe mal, avec des choses qu’on ne veut pas revivre. J’ai tout connu : être joueur reconnu, leader, buteur, les sélections, même si je n’ai pas connu les A, des blessures graves. J’ai aussi été écarté, j’ai été un paria. Ça m’aide beaucoup dans mon appréhension aujourd’hui. On doit être pragmatique. Vouloir juste séduire sans avoir de résultats, ça ne sert à rien. »