Dayan : « Avec l’arrivée des étrangers, si le ticket d’entrée monte, ça risque d’effrayer »
« Mon analyse est que les clubs français vont mal. Les actionnaires ne veulent ou ne peuvent plus boucher les trous. Aujourd’hui, ils sont dépendants des ventes des joueurs et des résultats pour les droits TV. Au début d’une saison, l’aléa financier est très important. Quelqu’un comme Michel Seydoux, à Lille, s’est engagé il y a onze ans car il espérait un développement du football français différent. Il ne s’est pas produit et il cherche une solution de remplacement.
(…) Les étrangers ont des intérêts différents. La société qui va racheter Lille avait regardé le dossier de Lens il y a quatre ans. Elle est spécialisée dans le sport, dans une logique de valorisation de joueurs. Les gens acceptent de financer l’aléatoire mais maîtrisent en amont et peut-être en aval la vente de joueurs. C’est donc moins dangereux. Concernant les Chinois, il y a une volonté politique de venir chercher un savoir-faire pour développer le foot. En même temps, la Chine est aussi propriétaire de la première société de marketing sportif, les paris sont un business colossal là-bas. Comme les relations avec la France sont bonnes et les investissements demandés peu importants au vu de leurs moyens, ils se sont intéressés.
Avec l’arrivée des étrangers, si le ticket d’entrée monte, ça risque d’effrayer. Moi, je crois encore à la multipropriété, à condition de gérer avec du savoir-faire, de la compétence sportive, et d’accepter de ne pas être premier. La difficulté d’une gestion raisonnable dans un championnat qui a d’autres modèles, c’est d’y rester compétitif. Je trouve qu’M6, ils sont extrêmement responsables. Ils ont assumé leur
prise de position, gèrent le club par rapport à ce qu’ils sont : une
chaîne de télévision, qui ne peut pas avoir la maîtrise de ses droits
TV. Ils ont eu une bonne période, ont donné des garanties à la Ville.
Ils assument leur rôle. »