Les anecdotes de Dugarry sur Sacchi et sur Courbis

En plus de parler foot (et notamment des Girondins) sur RMC, Christophe Dugarry est aussi un des piliers du « Vestiaire », sur SFR Sport, où l’ancien attaquant international formé à Bordeaux raconte des anecdotes de carrière, aux côtés d’autres anciens joueurs, dont une majorité de champions du Monde 98. Hier, il a pu ressasser ses souvenirs d’Arrigo Sacchi et a longuement détaillé ses rapports avec Rolland Courbis, qu a été son entraîneur au FCGB et à… l’Olympique de Marseille.

« Sincèrement, est-ce que tous les entraîneurs ne sont pas un peu folkloriques ? Les joueurs le sont aussi, exceptés peut-être les gardiens de but. On est tous un peu bizarres, mais les coaches… De Rolland Courbis à Arrigo Sacchi, que j’ai connu à Milan, en passant par Van Gaal à Barcelone, ils avaient tous leurs particularités. Van Gaal il est très space… Sacchi, il faisait les entraînements avec le mégaphone, vu qu’il a une toute petite voix et qu’il ne parle pas fort. Il nous donnait les consignes au mégaphone : ‘Va in profondità !’. Et il arrivait avec sa Porsche… Il était tout petit ! Et sa tête là, pas de cheveux et tout… Mais trop bizarre le mec !

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(…) Dans les entraîneurs que j’ai eus, Aimé (Jacquet) était à peu près normal, mais les autres… Rolland, c’était un sacré personnage. Dans la motivation, l’envie, il était à part. Mais avec le temps il s’est un peu calmé. Mais à l’époque, entre lui et moi ça a été un peu ‘Je t’aime. Moi non plus’. Il y a eu des fritures sur la ligne, mais on s’appréciait quand même, car on avait deux caractères assez forts, donc on a bien vécu ensemble. Il disait ce qu’il avait à dire, il était marrant. Une anecdote ? Non, mais tout en fait… Le fait de vivre avec Rolland c’est sympa, c’est un coach sympa avec qui on déconne bien. Dans le bus, on jouait aux cartes, il correspond bien à l’expression du Marseillais, il sait mettre de la vie dans un groupe, et il l’a fait pour décoincer des mecs un peu trop timides, comme Zizou, ou même Richard Witschge. Après, on peut aimer ou pas ce tempérament. Moi, j’ai beaucoup aimé son côté ‘pagnolesque’, cette dimension de générosité, de bonne ambiance, on jouait aux cartes, à la pétanque, quand il gagne il te critique, c’est très marrant ce chambrage, il aime bien ça, il faut ça aussi, c’est bien d’avoir un mec comme lui.

Mais c’était aussi un bon entraîneur. On travaillait un peu sur tout, il avait ses idées. Il savait notamment très bien jouer sur les points faibles de l’adversaire
. Quand on faisait notre organisation, il nous disait, par exemple, ‘L’arrière droit, c’est une pipe’, donc on pressait pour faire en sorte que lui ait le ballon, pour l’isoler, et dès qu’il recevait un ballon il avait la meute qui lui tombait dessus (rires). Je me rappelle aussi d’un but que j’avais mis, contre le Paris Saint-Germain, où Bernard Lama veut me dribbler mais rate son dribble et me permet de récupérer le ballon et de marquer. Toute la semaine d’avant, Rolland me l’avait répété ! Il me disait : ‘J’te préviens, t’as qu’une chose à penser, Lama va essayer de te dribbler’. Toute la semaine il m’a répété ça. Toute le semaine ! Donc forcément, quand il tente de me dribbler le jour du match, je n’avais pas oublié, je savais quoi faire. Donc voilà, il avait un truc Rolland, il sentait le foot. C’est quelqu’un qui vient du foot. »