Gourvennec : « Mettre sur pied un effectif de qualité pour jouer le haut de tableau »
Toujours lors de son interview pour France 3 Aquitaine, Jocelyn Gourvennec est aussi revenu sur son ancien club et ses succès passés.
« Ce sera sûrement très bizarre dimanche car passer six ans dans un club c’est très long. Mais ce sera à moi de faire abstraction de tout cela, même si je ne vais retrouver que des amis là-bas, des gens que j’apprécie, dans et en dehors du club, ainsi qu’un public avec qui j’ai fonctionné en harmonie. Il faudra que je me mette dans ma bulle parce qu’il y a un match à jouer et à gagner.
J’ai vécu beaucoup de grands moments à Guingamp. On est parti de tellement loin, du National, et arriver à faire ce que l’on a fait, remonter et se stabiliser en Ligue 1, gagner une Coupe de France, faire un 16ème de finale d’Europa League, c’est exceptionnel, surtout après le traumatisme d’une descente. En mémoire, j’ai par exemple notre dernier match de National, à Rouen, où un nul suffisait pour monter et où on a gagné. C’était tellement important pour le club, les finances, les emplois, car il y avait un statut pro à garder. C’était le début d’une marche en avant, un élément fondateur, une concrétisation. Après, le reste, ça n’a été que du bonus.
Travailler avec les présidents Le Graët et Desplat, ça a été une super belle histoire qui s’est terminée pour moi en venant à Bordeaux. On a très bien bossé et je pense que c’est important d’avoir une bonne relation et de la confiance entre le président et l’entraîneur. Sur le terrain, on a su faire du jeu, de très beaux matches, mais aussi être pragmatique quand il fallait chercher des résultats, notamment l’an dernier, pour nous maintenir, en faisant des 0/0 à l’extérieur quand on était réduit à 10, car c’était difficile de faire autrement. Aujourd’hui, l’EAG marche aussi très bien et c’est tant mieux, mais n’ayons pas la mémoire courte. Le club sait d’où il vient. Il faut des clubs comme ça dans le foot français, en plus des locomotives, dont Bordeaux fait partie à mes yeux.
Tout n’est pas différent entre Bordeaux et Guingamp. Les Girondins c’est une grosse structure avec beaucoup de salariés. Le stade est géant, tout est multiplié. Mais dans le fonctionnement, ça reste la même trame : mettre sur pied un effectif de qualité pour remplir les objectifs du club, et ici c’est jouer le haut de tableau. Pour atteindre cet objectif, on fait les choses de manière méthodique, avec la direction, avec Ulrich Ramé, le directeur technique. On est tout le temps à l’œuvre, une fois qu’on a fixé la ligne directrice, pour travailler avec le staff technique et les joueurs afin de progresser, ensemble. Ceci est commun à tous les clubs je pense. Mais il y a une plus grande obligation de résultats ici, car faire un nul à l’extérieur, c’est le minimum pour les Girondins de Bordeaux. Il y a plus d’exigence à Bordeaux qu’à Guingamp car le haut du tableau en réclame plus. Disons que je vis, cette année à Bordeaux, ce que j’ai vécu en Ligue 2 et en National avec Guingamp : le fait de devoir être en haut du tableau. »