Quand Gasset recommandait à Diawara de sortir tous les jeudis soirs
A l’occasion d’une interview publiée par France Football ce mercredi, l’ancien défenseur central des Girondins, Souleymane Diawara, est revenu sur son arrivée en Gironde.
« Mon agent m’avait dit de me calmer : « Souley, là c’est Bordeaux, c’est Laurent Blanc, c’est du lourd, donc on ne déconne pas, O.K ? ».
Je lui réponds qu’il n’a pas à s’inquiéter, que je vais me calmer. Les quatre premiers mois, je suis nul, mais nul… Jean-Louis Gasset me convoque, me demande ce qui se passe. Moi je lui dis que tout va bien, au contraire je ne sors plus du tout, je suis nickel. Et il me dit : « Écoute-moi bien : tu vas très vite reprendre ta vie de bâtard. Le changement, le cocon, c’est pas pour toi. On est jeudi, c’est soirées étudiantes. Donc, demain, je veux te voir mort à l’entraînement, tu m’as compris ? ».
Je le regarde : « Vous êtes bien sûr ? ». En plus, on jouait le PSG le dimanche. Donc, je fais une bringue de chez bringue : les musiques, les femmes, les verres, la totale… Le lendemain, je suis K.O. complet. Dimanche, on gagne 3-0, je finis homme du match.
Gasset vient me voir et me dit : « Voilà, c’est ça ta vie à toi ! Donc, tous les jeudis soir, je veux te voir dehors ! ». A partir de là, on a cartonné. Jean-Louis avait compris que j’ai besoin d’évacuer, de me lâcher, pour ensuite être performant. Il a compris qu’il n’y a pas un fonctionnement pour tout le monde. Chacun a des besoins différents, mais c’est tout le talent d’un staff de savoir gérer les particularités des uns et des autres dans l’intérêt d’un projet commun. Et, encore une fois, jamais mon mode de vie ne m’a coûté une performance, car j’ai toujours su quand sortir et quand me reposer. Je suis peut-être con, mais pas encore fou. La preuve, c’est quand je ne sortais pas que j’ai été le plus nul. »