François Kamano : « Aller jusqu’au bout afin que, de là où il est, mon grand frère soit fier de moi »
Toujours lors de son interview donnée pour l’émission de Canal + « 19H30 Sport », François Kamano se confie sur les moments difficiles qu’il a connus autour du football. Le N°11 des Girondins de Bordeaux, originaire de Guinée, a traversé de très dures épreuves avant d’en arriver là où il est aujourd’hui, pour devenir une des meilleures armes offensives des Marine et Blanc cette saison.
« A la base, je suis plus quelqu’un de timide, je ne parle pas trop à des inconnus… Mon papa, il est professeur de biologie, donc il voulait que je continue mes études, mais je séchais les cours pour aller sur le terrain et, parfois, quand je rentrais, je n’avais pas à manger. Ou alors, il prenait mes équipements et il les brûlait, ou bien il les cachait. A l’entraînement, ce sont des coéquipiers me prêtaient des chaussures et des équipements pour que je joue avec eux, et mon père ne comprenait pas. Il a vraiment demandé à ce que je continue l’école et quand j’ai eu mon bac j’ai pu faire tout ce que je voulais par rapport au foot.
(…) Mes proches ne s’attendaient pas à ce que je réussisse en pro, en Europe, et lors de ma première année à Bastia j’avais de la pression par rapport à cela. Je courrais partout, je n’avais plus de jambes après mes premières apparitions… Et c’est le coach Ghislain Printant qui m’a révélé. Il est comme un père pour moi, et m’appelle encore pour prendre des nouvelles, pour m’encourager. Il savait de quoi j’étais capable, il a cru en moi, depuis la réserve. Quand il a pris la tête de l’équipe première, il a su me redonner confiance et cela m’a lancé pour de bon.
(…) Je pense très souvent à mon grand frère, que j’ai perdu il y a trois ans. Il est décédé l’année où il devait finir ses études. Je pense surtout à lui juste avant de rentrer sur le terrain. Ça n’a pas été facile pour moi… Il est décédé quand j’étais à l’essai à Villarreal, car il souffrait d’une maladie aux poumons, et on me l’a dit après.
Il m’a beaucoup soutenu quand j’ai commencé, il abandonnait ses cours pour venir
me voir et c’est un peu grâce lui que je suis là. Il a toujours rêvé de me voir dans
un championnat européen et dans un grand club, ce qui est arrivé, mais je veux, maintenant, aller jusqu’au bout afin que, de là où il est, il soit fier de moi. »