Stéphane Martin : « Le problème pour garder Adam Ounas, c’est qu’il jouait au même poste que Malcom… »
Nouveau morceau de la grande et (très) bonne interview de Stéphane Martin à GOLD FM, donnée hier soir : le cas de la vente d’Adam Ounas. Transféré à Naples pour une somme estimée à 10-12 millions d’euros, Ounas a été un dossier assez important du mercato girondins cet été ; dossier dont le président des Girondins de Bordeaux a expliqué en détails la genèse, les tenants et les aboutissants.
« Adam Ounas, c’est lui qui a exprimé le souhait de partir, car il avait assez peu de temps de jeu. Mais comme c’est un joueur très talentueux il avait tapé dans l’œil de plusieurs gros clubs, et pas que de Naples. Notre logique a été de nous dire qu’on l’utilisait finalement assez peu malgré son talent, et donc sa valeur marchande élevée… On a tous en mémoire ses entrées percutantes, des actions tranchantes, des beaux buts, comme quand il fait basculer le match à Lille ; mais si on regarde en détails les statistique on voit qu’il n’a joué que l’équivalent de 13 matches la saison dernière…
Sur ce que j’ai vu, c’était un garçon agréable, et avec du caractère, oui, mais c’est bien d’avoir du caractère. Je ne me prononcerai pas sur son comportement, car je ne suis pas là depuis assez longtemps, mais je n’ai rien vu qui soit… Après, je sais qu’il a eu des soucis de comportement, mais qu’il a été bien recadré, en janvier, par le staff et la direction. Son départ n’est en tout cas pas lié à ça. Le vrai problème, c’est qu’il joue au même poste que Malcom, donc on a essayé de faire jouer l’un ou l’autre à gauche, mais les deux étaient bien moins performants à ce poste. Donc à un moment, pour un club comme Bordeaux, avoir deux joueurs de ce niveau-là, et à très forte valeur marchande, pour un même poste, ce n’est pas très raisonnable. Comme lui avait fortement envie de partir et que tout le monde y trouvait son compte on a choisi de rééquilibrer l’équipe sans avoir deux joueurs de très haut niveau pour un seul poste. Alors on l’a vendu, car il a émis le désir de partir, il avait, c’est vrai, de très belles propositions venant de clubs jouant la Ligue des Champions et proposant des prix intéressants pour tout le monde. Mais à aucun moment on ne l’a mis dehors !
Encore une fois, notre logique c’était : ‘On veut conserver Malcom, on estime qu’il est au-dessus d’Adam, donc ne barrons pas la sortie d’Adam dans la mesure où ce ne sera pas une année simple pour lui, avec Malcom’. Sur ce mercato, soyons clairs, on le termine grâce – encore… – au soutien de notre actionnaire, M6. Ils ont encore accepté. Et c’est évident que si nous n’avions pas vendu Ounas l’aide qu’on aurait dû demander à M6 aurait été encore plus conséquente. Mais c’est aussi ça la stratégie du club, il ne faut pas en avoir honte, beaucoup d’autres équipes font pareil : elles forment ou recrutent des jeunes pour bien les revendre ensuite afin d’équilibrer les comptes – ou d’essayer dans notre cas, puisqu’on doit toujours demander de l’aide à l’actionnaire -, comme Lyon ou même Monaco. Donc restons pragmatiques et disons – bien sûr ! – que la vente d’Adam Ounas a permis de faire, en partie, le mercato. Après, je ne sais pas si vendre Ounas a permis de conserver Malcom, en tout cas je suis sûr que si nous avions gardé Ounas et Malcom nous n’aurions pas pu faire venir des joueurs comme Nicolas de Préville. Il aurait en tout cas fallu faire autrement, sans l’argent de la vente d’Ounas… »