Christophe Dugarry : « J’ai été comme eux (Évra, Aurier, Kurzawa), mais ça ne permet pas d’avancer »

Hier, sur RMC, quelques minutes après sa tirade sur la provocation de Nabil Fekir (Lyon) et ses propres provocations quand il était joueur, l’ancien attaquant bordelais Christophe Dugarry a parlé des cas de Patrice Évra, Serge Aurier ou Layvin Kurzawa, des joueurs critiqués dans les médias et par le grand-public pour leurs performances et, encore plus, leurs attitudes. Lui-même souvent critiqué quand il jouait, ‘Duga’ a donc expliqué :

« Bien entendu que ces joueurs sont responsables des critiques qu’ils subissent, car à un moment donné ils ont eu des attitudes inappropriées qui font qu’ils ont récolté ce traitement médiatique et qu’il leur en coûte cher. Mais moi aussi j’ai eu les mêmes critiques, dans les médias, quand j’étais joueur. J’étais l’attaquant de l’Équipe de France et je ne marquais pas suffisamment de buts. C’est compliqué d’avoir du recul sur sa carrière, ses matches, mais il faut quand même voir la réalité en face. Quand tes performances et attitudes sur et en dehors du terrain ne sont pas bonnes ; et ça m’est arrivé car je me suis embrouillé avec des arbitres, avec des adversaires, avec des partenaires ou des coéquipiers… ; cela ne te permet pas d’avancer. C’est dur à faire, je le comprends, car j’ai été comme eux et je pourrais même mettre mon nom avec les leurs, mais il faut reconnaître, accepter et apprendre de ses erreurs. Après, pour voir autre chose, pourquoi pas aller à l’étranger, comme l’a fait Aurier ?

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(…) Par contre, ma différence avec eux, c’est que je me rendais compte que ça n’allait pas ; et que je n’ai jamais appelé un journaliste pour me plaindre de quoi que ce soit. Bien sûr, j’ai parfois pu manifester ma colère, ma frustration, sur le moment, mais je n’ai jamais eu besoin de me plaindre de ci ou de ça, car je savais, j’en avais conscience… Je ne marquais pas assez, c’est tout, alors que j’étais attaquant des Bleus ! Je n’avais qu’à les marquer les buts, donc c’était soit que j’étais naze, que je travaillais mal, que je ne faisais pas assez d’efforts. Il faut avoir un minimum de lucidité sur son niveau et ses attitudes ! Quand Serge Aurier fait son Périscope, qu’il a des ennuis avec la police, qu’il n’est pas en tenue sur le banc quand il faut rentrer… Il ne peut pas justifier ses difficultés par le traitement médiatique qui lui est réservé en France et dire qu’il l’a trouvé trop dur.

Mais le problème, c’est que ces joueurs, avec leurs provocations, se sentent au-dessus. Évra, ses vidéos tous les lundis sur les réseaux sociaux, alors qu’il n’est pas performant depuis des mois sur le terrain, c’est très insultant, c’est très blessant pour le public de fanatiques qui vit et qui respire ‘Olympique de Marseille’. Mais s’il n’y avait que ses performances, sans tout le reste, on aurait compris qu’il a 36 ans, qu’il est en fin de carrière, qu’il n’a plus le niveau et qu’il accompagne les jeunes, qu’il est un leader qui mobilise le vestiaire ; ça arrive… Mais quand tu provoques, quand tu insultes… Ce sont des mauvaises attitudes qui engendrent un traitement médiatique, et même de la part de leurs supporters, qu’ils ont bien cherché. »