La gestion d’M6 et la rumeur chinoise
« Quand j’ai été chercher M6 en 99, on perdait 20 millions de francs par an et on avait besoin d’un actionnaire pour rester à l’équilibre et assurer l’avenir. On a connu des titres grâce à eux, des participations et des parcours en Coupe d’Europe, des grands joueurs etc… Sans eux on serait peut-être en 2ème division. Mais aujourd’hui, les taxes qui se rajoutent, les trous à boucher sans arrêt car le sportif va moins bien et la lassitude peuvent amener à un désengagement. Tout cela m’inquiète.
Sur le fond de l’engagement d’M6, les choses sont claires. En 20 ans de présence au conseil d’administration des Girondins et en 17 ans de présidence du club, je n’ai jamais vu un actionnaire retirer un centime de dividende, à Bordeaux comme dans le reste de la Ligue 1 toute entière. Les bénéfices, souvent légers par rapport aux investissements, même les années fastes, sont réinvestis dans des hausses de budget, dans les salaires, dans l’achat de joueurs, dans la formation, dans les prolongations, dans les investissements structurels. L’effort d’M6 n’est pas celui d’un mécène, il ne faut pas l’oublier et il faut se rendre compte de tout cela. »
L’occasion, encore une fois, pour le président bordelais de défendre le bilan et le fonctionnement du club depuis que son « duo » avec M6 gère les Girondins, surtout depuis l’avènement de la crise économique de ces dernières années, qui touche tous les secteurs, le foot professionnel également :
« Sur les 20 dernières saisons, le bilan de Bordeaux est le 2ème derrière Lyon. Ce n’est pas si mal. Les recettes du foot c’est surtout les droits télés, le sponsoring et la billetterie plus le merchandising. Les droits télés, grâce, à la base, à M6 et à TPS qui ont été les premiers à instaurer la concurrence avec Canal, sont globalement en hausse ces dernières années, même s’ils restent parmi les plus faibles en Europe. Les partenariats, avec la crise, sont plus durs à trouver car les sponsors ne sont plus légions. Pour la billetterie, on essaye à Bordeaux de rester dans des prix accessibles par rapport au reste de la France et à ce qui se fait à l’étranger. Enfin, le merchandising, qui n’est pas une tradition en France, c’est très fragile malgré nos efforts sur les produits dérivés. On ne va pas inventer d’autres moyens, aujourd’hui il y a moins d’argent.
Le nouveau stade et son animation sont, pour nous, une source évidente de développement économique à l’avenir. Sportivement, le centre de formation est aussi un axe fort. Aujourd’hui, déjà, la moitié de l’effectif en vient. A terme, les 2 premières places seront pour les riches – Paris et Monaco – mais on vise de rester dans la fourchette des équipes classées entre les places de 3ème et 5-6-7ème. »
Enfin, JLT a été interrogé sur le « serpent de mer » souvent agité ces dernières années, celui de l’arrivée d’investisseurs chinois à la tête du FCGB ; eux qui sont de plus en plus présents dans l’économie locale, notamment via l’activité viticole, qu’ils apprécient énormément..
« Il suffit qu’il y ait un couillon qui lance une rumeur et ça part dans tous les sens, y compris dans le monde des professionnels de l’information, où il y en a qui ne veulent pas être en retard et qui suivent sans réfléchir. Les Chinois sont tout sauf bêtes, ils n’investissent pas dans des activités déficitaires et ils savent que le football ne fait pas gagner d’argent. C’est une rumeur infondée. »
NB : Retranscription faite par nos soins.