Daniel Riolo : « C’est emmerdant de voir que la vedette de ton club s’en fout de toi… C’est vexant »

Au milieu de son discours d’hier soir, sur Bordeaux, qu’il voit peut-être relancé après le succès 3-0 contre Saint-Étienne, l’éditorialiste d’RMC, Daniel Riolo, adresse quand même un très lourd tacle à… Malcom. Ainsi, Riolo décèle beaucoup (beaucoup trop ?) de choses négatives dans l’attitude du jeune brésilien.

C’est d’abord son acolyte, Gilbert Brisbois, qui lance le sujet, dans ‘L’After Foot’, en évoquant la célébration que le jeune brésilien a effectuée pour fêter son très joli but face aux Verts :

« Ce mardi, Malcom s’est réveillé et a conduit encore Bordeaux vers la victoire. Enfin, son coup du seflie, si j’étais supporter de Bordeaux, je serai un peu énervé, car ça veut dire qu’il n’a toujours pas compris qu’on puisse lui reprocher de faire des selfies avec Neymar après avoir pris 6-2… »

Puis, Riolo s’engouffre dans la brèche et l’agrandit, quelques instants plus tard dans l’émission, en s’en prenant à la mentalité générale du joueur, qu’il analyse en ces termes, décrivant surtout une tendance générale :

« Malcom, je ne sais pas s’il avait envie de se barrer ou pas cet été, ou s’il a prolongé pour prendre un peu plus d’oseille et partir en fin de saison, ou s’il a déjà la tête ailleurs… En tout cas, il a un état d’esprit de passage, on le voit très bien, il n’a pas un état d’esprit investi. Mais ça, après, c’est aux clubs, à des clubs comme Bordeaux et Saint-Étienne par exemple, de le gérer. Il faudrait qu’on fasse, un jour, un gros débat là-dessus ; et le football a beaucoup changé sur ça, donc je comprends que certains supporters soient déçus de ça et en souffrent ; mais aujourd’hui la grande majorité des clubs ne représentent plus rien pour les joueurs. Une des vérités de notre foot est là : 70 à 80% des joueurs ne se soucient pas de ce que sont les équipes et les clubs pour qui ils jouent, ni des villes, des institutions, et des supporters.

Malcom, aujourd’hui, il s’en carre de Bordeaux, il veut faire des performances et se barrer. Son objectif, c’est sa carrière et se faire remarquer par un club où il estime pouvoir jouer. Je ne dis pas qu’il doit s’identifier au club de Bordeaux, mais les joueurs devraient avoir un plan de carrière et se dire, à tel moment : ‘J’estime être là où je dois être’, sans avoir la tête qui divague à vouloir se faire remarquer, à vouloir se barrer, à penser juste à leurs stats quand les résultats ne sont pas bons pendant que l’agent bosse pour le faire partir. Actuellement, on en est là, dans énormément de clubs. Même à Monaco c’est comme ça !

Après, Malcom a sa façon de jouer, son attitude, je ne parle pas forcément que de ça ; mais de la déception des supporters face à une tendance de fond… C’est emmerdant de voir que la vedette de ton club s’en fout de toi… C’est vexant. Mais c’est la règle dans énormément de clubs, malheureusement, et le supporter bordelais, ou lillois, stéphanois, niçois ou même monégasque ne devrait pas se sentir humilié. Plus ça va, plus on a juste des clubs formateurs, des clubs qui font du ‘trading’ de joueurs et quelques très grands clubs qui ont les moyens de prendre et de garder les meilleurs joueurs, sans qu’ils s’impliquent avant dans une belle histoire. Certaines équipes, certains clubs, doivent trouver leur créneau par rapport à ça, c’est très important ! (…) Après, Malcom, je ne dis pas qu’il a lâché, qu’il a abandonné ; encore heureux, je ne considère pas directement le pire des cas. »

Pour rappel, DR avait déjà été dur avec le N°7 du FCGB (mais probablement avec plus de raisons) quand il avait fait son précédent selfie, pour de vrai cette fois, avec Neymar, juste après Paris – Bordeaux (6-2, 8ème journée, fin septembre).