C. Hutteau : « Même quand on se fâche avec un dirigeant, s’il a besoin de notre joueur il appelle… »
Lundi dernier, dans ‘Girondins Analyse’ (radio RIG, podcast de l’entretien complet ICI), nous avons demandé à l’agent Christophe Hutteau si – parfois… – certains clubs de L1 pouvaient se ‘couper’ d’un agent en particulier et décider de ne plus collaborer avec lui et ses joueurs. Voici ce que nous a répondu celui qui est, notamment, le conseiller et représentant de Gaëtan Laborde et de Didier Tholot ; nous racontant là une anecdote croustillante.
« Aujourd’hui, en général, la relation entre le joueur – ou le coach – et son agent est forte. Après, avec les dirigeants… Moi, à titre personnel, il m’est arrivé d’être… non pas en conflit, mais en termes plus ou moins froids avec un président de club. Des agents plus expérimentés, mes ainés, m’avaient alors dit de ne pas me prendre la tête car quand on se fâche avec un dirigeant, quand il a besoin d’un joueur dont on est l’agent il nous appelle quand même. Et tout ça m’est arrivé, effectivement.
Un jour, j’ai été amené à être en désaccord avec un président, dont je ne citerai pas le nom, car il voulait un des joueurs dont je gérais les intérêts mais que ça ne s’est pas fait car j’estimais que ce joueur que je représentais à l’époque ne devait pas signer en faveur de ce club. Le président m’en a voulu, il est resté deux ans sans me parler ; et puis est arrivé ce jour où il m’a fait appeler par son directeur sportif pour me dire que son club voulait encore le joueur et se renseignait sur les conditions. J’ai été intelligent, on a répondu, et pour la petite histoire le joueur il a signé dans le club. Au bout du compte, même si j’ai négocié l’aspect financier et rédigé le contrat avec le directeur général et le directeur sportif, j’ai fini par revoir le président avec lequel j’étais en froid, au moment de la signature, et on s’est serré la main. Il m’a dit : ‘Sans rancune’, et puis voilà… Ça fait partie de la vie et de ce métier, dans le milieu du football. (…) Comme je vous l’ai déjà dit un peu plus tôt, certains – et même des présidents – pensent parfois que les agents ont beaucoup de pouvoir. Beaucoup plus que celui qu’on a vraiment. Alors, c’est gratifiant pour nous, flatteur pour notre égo, mais c’est très loin de la réalité. Le joueur reste seul décideur. »