En Australie depuis 2014, Fahid Ben Khalfallah juge avec sévérité le niveau du football local
Girondin de 2010 à 2014, le milieu offensif droit Fahid Ben Khalfallah (désormais âgé de 35 ans) joue depuis bientôt 4 ans en Australie. Champion et meilleur joueur de la ligue australienne en 2014-15, avec le Melbourne Victory, FBK évolue, depuis l’été dernier, au Brisbane Roar. Dans ce club, ça se passe moins bien pour lui, à la fois individuellement (17 matches, 1 but et 3 passes décisives) comme collectivement (l’équipe est 7ème sur 10 après 6 victoires et 11 défaites en 21 matches).
Mais l’ex international tunisien, révélé à Laval, Angers, Caen, Amiens et Valenciennes, entre Ligue 2 et Ligue 1, connait désormais bien la A-League et c’est en tant que joueur étranger reconnu en Australie qu’il parle à FourFourTwo pour donner un regard sur l’évolution de ce football ‘exotique’ :
« Je pense que le niveau n’a pas changé, pas augmenté, ça c’est sûr. La qualité du championnat reste la même. Pour moi, c’est embêtant car quand on voit le niveau au cricket ou le rugby, c’est dur de comprendre que ce grand sport qu’est le football ne s’améliore pas. Au niveau de la formation, c’est ridicule par rapport à l’étranger, où ça ne coûte rien. Ici, vous devez payer 1500 ou 2000 dollars par an pour être dans une académie avec quelqu’un qui ne connait même pas le foot… On fait de l’argent, mais on ne sait pas enseigner les bonnes choses aux enfants. Résultat, il n’y a pas assez de bons jeunes. Pourtant, les clubs n’ont droit qu’à 5 étrangers, pour donner plus de temps de jeu aux locaux. Mais le niveau n’augmente pas. Il faudrait, déjà, créer plus d’académies dans le plus, aller voir à l’étranger comment ça se passe pour apprendre les bonnes choses aux jeunes dès 11 ou 12 ans, car à 18-19 ans c’est trop tard. Ici, il y a beaucoup de courses, mais le football, pour moi, c’est surtout la technique, et le championnat en manque, comme la formation.
(…) Le salary cap est toujours un problème, mais, surtout, la ligue n’est pas très compétitive. Quand des équipes australiennes, en coupe d’Asie*, jouent contre des équipes japonaises et sud-coréennes, elles ne sont pas assez bonnes la plupart du temps. Pourtant, si on compare la ligue japonaise à l’Europe, elle n’est pas bonne non plus. Il faudrait que l’Australie créé une deuxième division**, pour avoir plus d’enjeux, car sans risque de relégation vous ne savez pas gérer la pression. Et sans ça, c’est le championnat entier qui ne progressera pas. »
*au niveau du football, l’Australie est affiliée à la zone Asie.
**le championnat australien n’a qu’une division d’élite, qui fonctionne avec un système de franchises, sans montée(s) ni descente(s).