Vladimír Šmicer : « Ma vie, c’était le foot, je ne pense pas avoir raté quelque chose »
Dans la grande et belle carrière de Vladimír Šmicer, Bordeaux aura été l’avant-dernier club (de 2005 à 2007), celui précédant un retour final au Slavia Prague, l’équipe de ses débuts. Désormais, à 44 ans, l’ancien milieu offensif international tchèque est devenu à la fois président d’un petit club de Prague, patron d’une agence immobilière et surtout ambassadeur de Liverpool, club avec qui il a gagné la Ligue des Champions (et même marqué en finale) 2005, juste avant de venir au FCGB. Rencontré longuement par SO FOOT, média à qui il accorde un entretien riche, l’ex N°11 des Marine et Blanc raconte quelques anecdotes de carrière et de sa vie dans le football et autour, partant de son enfance.
« Mon surnom de ‘Lucky Man’ ? C’est simple, dans tous les clubs où j’ai joué, on a gagné quelque chose (dont la Coupe de la Ligue 2007 avec Bordeaux, NDLR). (…) J’ai aussi marqué des buts importants en sélection et les journalistes m’ont nommé « Lucky Man ». J’apportais de la chance à l’équipe. Je n’ai jamais été une grande star dans mes clubs, mais j’étais toujours le détail important pour mon équipe. (…) Pour moi, il n’y avait que le foot. J’étais à l’école, c’était tranquille vu que j’étais assez bon élève. Entre les deux, c’est dur de trouver du temps. C’est vrai que souvent, on me dit que j’ai raté mon adolescence. J’étais jeune, et je n’avais pas de copine… mais j’avais le foot et c’était tout ce qui me satisfaisait. Je n’avais pas besoin de plus. C’est sûr, aller boire des bières à 17 ou 18 ans, c’est sympa, mais j’étais déjà heureux avec ce que j’avais. Ma vie, c’était le foot. Je ne pense pas avoir raté quelque chose.
(…) Le RC Lens, c’était le transfert parfait pour ma carrière. J’avais le support des dirigeants, de l’équipe, des supporters. Le foot, c’est tout pour eux. Je n’avais pas besoin du soleil, d’amusement, j’avais juste besoin de football. Et le championnat français est meilleur que le championnat tchèque. Donc j’apprenais à chaque match. Pendant trois ans, je suis devenu un meilleur joueur. Même en tant qu’homme, ça m’a donné plus de confiance. Peut-être qu’à Lens, il n’y a pas de soleil, il n’y a pas la mer, mais il y a le cœur.
(…) Ce qu’il s’est passé à la mi-temps de la finale de la Ligue des Champions 2005 (mené 3-0 par le Milan AC, Liverpool était revenu à 3-3 et avait gagné aux tirs au but) ? Les premières cinq minutes, personne ne parlait. Ensuite, le coach Rafael Benítez arrive, il était calme. Il était assez positif. Petit à petit, il nous redonnait la confiance en nous disant que même si on n’allait pas gagner, il fallait quand même sauver l’honneur, et après qui sait… Tout ce qu’il a dit, ça s’est passé. On marque ce premier but assez vite et quand je marque le second, ils devenaient nerveux. Je me dis : « Ça y est, ils sont cuits ! ». Sur mon but, je sentais qu’il fallait mettre de la puissance, puisque je ne suis pas du genre à marquer en dehors de la surface. J’ai de la chance, car Dida réagit un peu tard et quand la frappe part Milan Baroš masque le départ du ballon. Il m’avait même dit qu’il l’avait touché, mais c’était complètement faux ! (rire) »