Gilles Favard : « Alain Giresse et Jean Tigana, aujourd’hui, ils seraient des stars mondiales »
Assez critique sur le football actuel, et surtout en France, l’ex conseiller du président bordelais Claude Bez dans les années 80, Gilles Favard, a remis en lumière ces années-là, sans doute celles de l’âge d’or du foot tricolore.
Propos tenus sur la chaîne Youtube ‘Dans Le Carré’, spécialisée dans le poker.
« Ce sont de très belles années, car 90% des joueurs français de l’Équipe de France jouaient en France. Il n’y avait que Michel Platini qui jouait à l’étranger, et Didier Six. C’était les belles années du football français, celles qui ont fait prendre conscience à beaucoup de gens que nous avions de très bons joueurs de foot. Je vais parler de ce qu’il y avait à Bordeaux : Alain Giresse, Jean Tigana… Ce sont là des joueurs hors normes, dont on n’a jamais assez parlé. Maxime Bossis aussi, Manuel Amoros, ils sortaient de l’ordinaire ces joueurs ! C’était vraiment des merveilleux joueurs, dont on n’a pas assez parlé. Vous savez, en 82, c’est Paolo Rossi le Ballon d’Or mais le numéro 2 c’est Alain Giresse, et on ne le dit jamais. En 84, aussi, derrière Platini, 1er, le 2ème c’est Jeannot Tigana. Et on n’en parle pas. Alors que si ça arrivait maintenant, si Giresse et Tigana jouaient aujourd’hui, ce serait des stars mondiales !
(…) Mais tout ça, cet élan, même celui qu’on vit encore à l’heure actuelle, c’est grâce à Platini, c’est sous son ère que tout a décollé. Avant, il y a eu 1958, avec Raymond Kopa et Just Fontaine, oui, mais après on disparait de la circulation. A la Coupe du Monde 66 on est lamentables, en 70 et 74 on n’y est pas, en 78 on revient ; mais avec qui ? Platini. Son premier Mondial. Et alors, on prend conscience qu’on est une nation avec de la qualité footballistique. On a mis très longtemps à le comprendre, et c’est Platini qui a inculqué ça. La victoire à l’Euro 84 en France, c’est le détonateur, mais en 82 et 86 on fait deux demi-finale de Coupe du Monde, donc c’est quand même une belle ère, c’est l’ère Michel Platini. Et ça nous a donné goût au reste. »