Stéphane Martin : « C’est parfois très difficile de pouvoir se projeter sur le long terme, quand les résultats sont catastrophiques »
Nouvel extrait de l’entretien d’hier de Stéphane Martin, sur GOLD FM, avec un nouveau bilan du président des Girondins de Bordeaux sur sa première année dans ses fonctions actuelles.
« Si j’ai l’impression d’avoir fait bouger les lignes ou de m’être inscrit dans la tradition du club ? Un mélange des deux. Le club a une tradition, une histoire, et des performances qui forcent le respect et doivent servir de source d’inspiration, mais on a changé des choses, sur le terrain et dans l’administration du club, les hautes fonctions du club. Alors on respecte grandement la tradition et le travail accompli, mais on change les choses avec des sensibilités personnelles liées à des logiques d’organisation. Après, sur une saison comme celle qu’on vit là ce n’est pas simple d’être président. Bon, je ne m’attendais pas à ce que ça le soit non plus, mais les mauvais résultats ça fait partie du jeu, malheureusement… Et cette saison est dure, oui.
Ce que j’ai appris ? Le job est très exposé, et c’est normal : médiatiquement et au niveau de la passion des supporters. C’est bien de voir que nos supporters ne sont pas indifférents et ont beaucoup souffert cette année, donc c’est dur de les décevoir, de voir qu’on déçoit la communauté autour du club ; sauf qu’il faut aussi savoir s’isoler un peu de tout ça, prendre du recul et continuer à avancer. Parce que même si la sanction des critiques médiatiques ou des supporters tombe très vite, on a un projet à long terme, avec un club qui est là depuis longtemps et pour longtemps. Donc on ne doit pas se laisser aveugler, ne pas paniquer, et arriver à garder un cap. Des changements vont parfois au-delà du sportif et il est vrai que c’est parfois très difficile de pouvoir se projeter sur le long terme, quand les résultats sont catastrophiques. Mais c’est important, aussi, de se dire qu’on sème là des graines pour le futur en prenant certaines décisions autour du club. Mais c’est certain que si les résultats étaient meilleurs ce serait plus simple.
Avoir craint une descente en Ligue 2, c’est sûr que ça a été le plus dur. Cela aurait été une catastrophe ; et moi qui suis avant tout un supporter, avec plus d’années de supporter que de président, se dire ‘Je suis le président qui va faire descendre le club en Ligue 2, ou au mois celui qui était là quand le club est tombé’ ; alors que j’étais là depuis moins d’un an… Ce n’était pas très agréable à vivre, c’est sûr. (…) Pour mes débuts, je n’ai pas été gâté, mais avoir des épreuves je crois que ça rend plus fort. C’est un cliché, mais j’en suis convaincu. Alors je prends ça comme un apprentissage accéléré qui m’arme pour un meilleur futur. »