F. Brunet : « D’énormes réserves sur King Street, DaGrosa et ceux vus au Haillan depuis des semaines »
Sur TV 7 Bordeaux, hier, l’un des portes-parole des Ultramarines, Florian Brunet, s’est exprimé, surtout pour repréciser la position du groupe quant au rachat en cours du club par des fonds d’investissement américains, auxquels les UB 87 sont hostiles.
« Bien sûr que le début de saison nous inquiète, mais ce n’est qu’un début de saison et pour l’instant on va essayer de retenir la formidable soirée de jeudi, en Coupe d’Europe, peut-être une des plus belles du stade René Gallice. Il y avait du monde, la politique tarifaire du club a payé, donc que ça serve de leçon à l’avenir : beaucoup de gens modestes viennent au stade et faire passer le prix des places de 15 à 5€ ce n’est pas pareil. Le stade a été plein, l’ambiance était extraordinaire, donc c’était une super nouvelle, et le Virage Sud a encore une fois été présent, pour mettre une des plus belles ambiances connues dans ce stade. On a, une fois de plus, prouvé l’importance que nous avions dans le club et montré qu’il faudrait compter sur nous à l’avenir, comme toujours. Si c’est un message aux dirigeants ? Tout à fait. Mais, au-delà de ça, je ne suis pas sûr qu’il y aurait eu 2-0 jeudi dernier (barrage retour de qualif’ pour les poules de l’Europa League contre La Gantoise, NDLR) sans le Virage Sud, donc on a une vraie importance sur les résultats sportifs de l’équipe, alors on doit être respecté.
(…) Les repreneurs ? On est en colère, inquiets, et surtout dans notre rôle. Un cub, ce n’est pas une entreprise comme une autre, et il y a plusieurs critères pour en reprendre un, mais il ne nous semble pas qu’ils soient remplis. C’est pour cela qu’on demande officiellement qu’Alain Juppé, le maire de Bordeaux, se saisisse du dossier. Et on demande aussi à le rencontrer dans le courant du mois de septembre. On veut qu’il apporte un œil objectif et impartial sur ce dossier, déjà pour s’assurer que les fonds vont bien arriver, ce qui n’est pas complètement sûr, puis que le paiement du loyer du stade se fasse correctement, et que les gens porteurs de ce projet soient des personnes à qui on peut faire confiance. Qui sont-ils ? Vont-ils assurer la pérennité du club dans les prochaines années ?
(…) Des doutes ? Oui, on en a. Déjà, sur la réalité des fonds, mais ça on va vite le savoir. Ensuite, on est très intéressé par le jugement d’Alain Juppé par rapport à la partie stade, et par rapport aux gens qui portent ce projet de rachat. Nous, on émet d’énormes réserves sur le fonds King Street, le réel financeur, sur le profil de Joe DaGrosa et sur les gens qu’on voit au Haillan depuis quelques semaines. Ils ne nous inspirent absolument aucune confiance. Cet été, ce sont déjà eux qui avaient le chéquier, et on les a vus à l’oeuvre, notamment sur le fiasco Thierry Henry. Aussi, le mercato est largement positif financièrement, le chéquier n’a quasiment jamais été sorti. Après, reprendre un club, ce n’est pas forcément mettre 60 millions d’euros – car on parle de 100 millions, mais il faut déduire le prix de la vente de Malcom -, c’est aussi assumer chaque année les passages devant la DNCG, que M6 a assumé pendant 20 ans. Mais est-ce que King Street et GACP vont combler les 10 à 20 millions de trou qu’M6 a comblé dernièrement et qui peuvent encore se présenter à l’avenir ? Nous n’avons, nous, aucune confiance dans les repreneurs actuels pour assurer la pérennité du club !
(…) On demande donc à Alain Juppé de prendre en mains ce dossier, de juger de manière impartiale et approfondie, et d’écouter la voix du Virage Sud, ce qu’il a à dire. Et puis après, il vaut se renseigner un petit peu sur le profil de ces gens-là. Les Girondins de Bordeaux, ce n’est pas une entreprise comme une autre… Mais le problème c’est que les actionnaires d’M6 veulent absolument vendre – et à n’importe qui, on s’aperçoit – et que les repreneurs américains viennent dans le foot par intérêt financier, sans rien derrière. Encore une fois, un club de foot n’est pas une entreprise comme une autre, ça rend heureux… ou malheureux des millions de gens, c’est un peu ‘l’opium du peuple’… Donc il faut respecter son histoire, son identité, et lui donner un avenir. Or, aujourd’hui, on n’a pas de garanties sur l’avenir du club et on est extrêmement inquiet. Des clubs, par le passé, ont déjà subi de grandes déconvenues, par exemple Lens : en Ligue 2 depuis des années. Si, dans un ou deux an(s), les repreneurs américains ne font pas le nécessaire pour satisfaire la DNCG on peut tout à fait être relégué ; et quand vous descendez, vous le savez, mais vous ne savez pas quand vous remontez. (…) Encore une fois, ce qu’on a vu et constaté cet été nous a énormément inquiétés et on prépare encore de grandes actions pour le faire savoir. »