Matthieu Chalmé retrace sa carrière de joueur et ses choix (Libourne, Lille, Bordeaux)
Matthieu Chalmé, actuel entraîneur d’une réserve bordelaise en difficulté dans son championnat de National 2, est revenu sur sa carrière de joueur, lui qui a été formé aux Girondins mais a percé à Libourne avant de se révéler au plus haut niveau à Lille, après un très beau parcours en Coupe de France, et de revenir comme arrière droit titulaire à Bordeaux.
« A Libourne, grâce à Jean-Marc Furlan, j’avais découvert un groupe de joueurs extra, avec une bonne mentalité. Il y avait une osmose sur et en dehors du terrain. Il y avait un super président, des gens accueillants. J’ai vraiment vécu une année exceptionnelle. Je retiens ce parcours de coupe de France magnifique. C’étaient de vraies émotions fortes. J’étais dans une équipe qui jouait au football, j’avais trouvé un club ambitieux. Nous avions loupé la montée de pas grand chose, mais nous avions fait un énorme parcours en Coupe de France. On avait éliminé Lille, Metz, Châteauroux avant de perdre en quarts de finale contre Bastia au terme des prolongations. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir dans ce club. Tout restera à jamais gravé dans ma mémoire. Libourne-Saint-Seurin m’a beaucoup donné ! (…) J’avais à cœur de prouver que j’avais le niveau de jouer au-dessus. J’avais eu à cette époque des contacts avec Toulouse (L2), Nantes (L1), Bordeaux (L1) et Lille (L1). Il y avait un choix à faire et cela a été Lille. C’était ça le projet qui me correspondait le plus. Et j’avais besoin de sortir du cocon bordelais. J’ai beaucoup progressé. Et j’ai vécu des moments extraordinaires : la ligue des champions, la victoire à Manchester United en coupe UEFA, le huitième de finale de ligue des champions, des grands moments en championnat de Ligue 1. Et puis, la rencontre de Claude Puel qui m’a appris le métier. Peu de joueurs arrivent à rebondir après avoir été recalé d’un centre de formation. Moi, j’ai beaucoup travaillé, je me suis beaucoup investi. Et j’y suis arrivé !
(…) Mon retour à Bordeaux ? Je n’avais pas fait de plan de carrière établi. J’avais eu le choix entre trois à quatre clubs. Laurent Blanc m’avait contacté. Le feeling est de suite passé, le projet me plaisait. Bordeaux est mon club de cœur. Je sentais que c’était le bon moment de de retrouver la famille et les amis. Mais je savais que ce ne serait pas évident de venir jouer dans sa région, sa ville. Tout s’est très bien passé pendant quatre / cinq ans. Il y a eu le titre de champion de France, le trophée des champions, un quart de finale de ligue des champions… Le plus dur pour moi a été sur la fin. Je ne suis pas parvenu à retrouver mon niveau. J’étais peut-être un peu usé mentalement et physiquement. J’ai demandé à être prêté à Ajaccio pour rejouer en Ligue 1. Je n’avais aucune rancœur. Il fallait être réaliste sur mes capacités, je n’avais plus le niveau. J’étais moins bien. J’ai toujours été un joueur dur au mal et quelques blessures m’ont freiné. Je l’ai peut-être payé. Mais, c’était déjà exceptionnel de vivre tout ça ! (…) J’ai très bien vécu l’arrêt de ma carrière professionnelle. Il y a bien entendu des choses qui me manquent mais d’autres qui ne me manquent pas du tout. Je ne retiendrai que le positif.
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