Les rapports King Street, Fortress, GACP dévoilés
SUD OUEST a eu accès, en exclusivité, au fameux rapport de la DNCG (Direction Nationale du Contrôle de Gestion) sur le projet de General American Capital Partners pour les Girondins. Pour rappel, c’est ce rapport majeur qui a fait fléchir l’optimisme d’Alain Juppé, lequel a parlé de « feu orange » et d’un grand besoin de clarification, décalant au 12 octobre le vote de Bordeaux Métropole sur la cession d’M6 à GACP et rajoutant, la veille, une audition de Joseph DaGrosa par les élus.
L’importance du deuxième fonds d’investissement, King Street, est confirmée. Il aura plus de 85% du « FC Bordeaux Holdings LTD » (basé au Luxembourg), et a pris des actions devant être rémunérées à des taux forts : 12.5% puis 6.25 après 2020. KS est donc l’actionnaire principal, même si le porteur du projet reste GACP. Par ailleurs, l’endettement confirmé (95M€ : prêt de 40M€ + ligne de crédit de 55M€) auprès du troisième fonds, Fortress, est aussi contracté à un taux élevé : 9.25%. Ce fonds est donc le créancier, avec un droit de regard sur chaque opération dans la gestion des Girondins et des consignes de limiter les achats de joueurs à 25M€ par saison. Et si jamais le FCGB était en défaut de paiement c’est bel et bien Fortress qui prendrait possession du club.
Enfin, les fameux 80M€ d’investissement promis par Monsieur DaGrosa sont, eux, indépendants et doivent être, s’ils sont bien utilisés, la clé de tout le business plan de GACP pour dégager des bénéfices et rendre le club rentable… pour payer ses actionnaires et rembourser ses créanciers. Il n’empêche que la DNCG – qui ne s’est, rappelons-le, pas opposée au rachat – a pointé les risques du montage, notamment sur le ratio endettement/capitaux et le fait que la nécessité de payer KS et Fortress (échéance du remboursement à 4 ans) puisse nuire aux investissements nécessaires à la pérennité du club.