Pour F. Laharie (Sud Ouest), le coup Adli montre que Bordeaux ose plus
Lors du premier numéro du « Footcast » de Sud Ouest, le journaliste Frédéric Laharie analyse le recrutement de Yacine Adli pour 5.5M€ + 40% de la future revente au Paris S-G comme un signe d’ambition de la part de la (nouvelle) direction des Girondins de Bordeaux.
« Le dernier jeune joueur en date sur lequel Bordeaux avait misé tant d’argent, c’était Malcom. C’était pour environ la même somme et à l’arrivée c’était même quasiment le double avec les 50% des droits restés d’abord à son ancien club brésilien, Corinthians. Mais là, c’est un espoir français, et donc c’est tout à fait nouveau et ça montre bien le changement d’ère et de propriétaire. On commence à bien voir la ligne directrice de la politique sportive des nouveaux propriétaires : acheter des jeunes potentiels et parier sur leur réussite ; déjà pour qu’ils soient décisifs avec les Girondins et ensuite pour les revendre en réalisant des plus-values afin de financer d’autres arrivées etc.
Mais c’est vrai que c’est nouveau, car dans un passé récent les Girondins ont été frileux, même pour des sommes bien moindres, pour acheter des potentiels comme ça. Le meilleur exemple, qui date d’il n’y a pas très longtemps, c’est Thomas Lemar (alors à Caen, acheté 4-5M€ en 2015 par Monaco et aujourd’hui international A, jouant à l’Atlético de Madrid). Les Girondins auraient pu l’avoir, avant qu’il soit installé, pour 800 000 euros. Mais les dirigeants de l’époque n’ont pas souhaité franchir le pas pour un joueur de 18 ans. Donc là, pour Adli, on a effectivement un changement d’ère et de vision qui est très flagrant.
Par le passé, Bordeaux était déjà allé voir chez les grands clubs, comme Chelsea, mais ça ne s’était pas fait (pour Nathaniel Chalobah) au dernier moment pour un souci administratif. On se souvient aussi que Yoann Gourcuff venait du Milan AC. Donc ça a déjà été le cas, même si pas ces derniers temps. Alors là, Bordeaux y retourne, mais ça reste de jeunes joueurs. Et le vivier ; même si parfois on peut aller dans la cour des grands ; ça reste les jeunes de clubs intermédiaires, et notamment à l’étranger et dans des championnats moins cotés. Il y a des coups à faire, y compris chez les jeunes de grands clubs, qui sont aussi en recherche de temps de jeu, car Bordeaux reste un club prestigieux, et ils ont donc une carte à jouer pour leur offrir du temps de jeu. »