F. Brunet : « Que l’institution ‘Girondins’ soit remise au-dessus de tout »
Pour le compte de la radio ARL, et de l’émission ‘Top Girondins‘, le porte-parole des Ultramarines Bordeaux 87, Florian Brunet, a pu parler des relations du groupe de supporters girondins avec la nouvelle direction et les nouveaux actionnaires. Mais il a aussi, longuement, donné toutes ses analyses sur « l’affaire Yann Karamoh » et la communication faite par les Marine et Blanc à travers les choix sportifs du mercato.
« Karamoh est peut-être le meilleur joueur de l’équipe, mais son comportement est inacceptable. Il n’y a pas que ses publications sur les réseaux sociaux… Mais je trouve ça ahurissant, à 20 ans, en touchant autant d’argent, et en ayant une chance incroyable de ne pas se dire ‘je ne vais pas, pendant le match (où il n’était pas convoqué pour raisons disciplinaires, déjà NDLR), montrer au monde que je ne le regarde pas’. Il dit à tout le monde qu’il s’en fout. On est où là ? C’est hyper important cette histoire, car très symptomatique. Et ça rejoint le discours qu’on tient, et que les repreneurs américains écoutent, ce qu’on apprécie beaucoup car on y voit une preuve d’humilité. Ce ne sont pas de grands connaisseurs de foot, sauf Hugo Varela peut-être, mais ils se nourrissent de notre culture, de l’histoire et ont compris qu’on avait de bonnes idées. Donc ils nous écoutent, c’est bien, mais maintenant on va voir ce qu’ils font.
En tout cas, cette affaire Karamoh ce n’est pas ordinaire, mais c’est une bonne base pour bien remettre l’institution au-dessus. Cet hiver, on a recruté trois jeunes, il faut les mettre dans une salle et leur expliquer que Bordeaux c’est Giresse, Zidane, Tigana, des parcours en coupes d’Europe, des trophées, un prestige et leur dire que eux, pour l’instant, ne sont rien dans tout ça et ont tout à prouver, ce qui est déjà un honneur. Et lui, Karamoh, en quoi il respecte l’histoire des Girondins ?! Les Girondins, c’est un club mondialement connu, et Bordeaux est réputé pour le vin et les Girondins, leur histoire, les grands joueurs qui y sont passés. Karamoh a manqué de respect a tout ça et a été immature. Mais comme d’autres… Et après, quand ils nous voient arriver ils ne comprennent pas et nous prennent pour des fous, sans se rendre compte de leur chance. Et sur ça, depuis 2010 et les réseaux sociaux, c’est terrible comment le niveau a baissé ! Avant, Carrasso, Diarra, Chamakh savaient ce qu’était le respect d’un maillot, on le sentait, alors qu’aujourd’hui qui se rebelle quand on prend un but contre Marseille ? Le souci, il est là ! Miser sur les jeunes, ok, mais on ne peut pas tout miser sur ça et la nouvelle direction doit absolument le comprendre en les encadrant. Alors nous, le message qu’on tente de faire passeur c’est que les pieds c’est le plus important mais que le cerveau est indissociable. On doit aussi recruter des cerveaux.
Autant, quand ils disent que Yacine Adli est un gros coup et qu’on ne voit pas ça tous les jours à Bordeaux, c’est n’importe quoi car ça dévalorise le club tout en ne rendant service à personne et surtout pas au joueur qui peut prendre le melon : autant qu’ils aient montré les crocs pour Karamoh ça va dans le bon sens. Si on reconstruit un grand club, ça commence par remettre l’institution au centre de tout. Mais attention, Bordeaux c’est une grande famille et il ne faut pas perdre cette proximité, sans se renfermer non plus. Les Girondins de Bordeaux, c’est un club qui marque ceux qui y passent, mais il faut aussi savoir se professionnaliser plus car l’ambiance familiale a des effets pervers, parfois. En étant trop gentils et paternels, parfois, on s’est fait avoir, comme avec Marouane Chamakh ou Laurent Blanc… Et les fois où le club a sanctionné, comme pour Poko et aussi Maazou, il a fallu qu’on aille à l’entraînement mettre la pression. Je ne suis pas sûr que les décisions auraient été aussi radicales sans nos interventions. Alors il faut garder un côté familial, tout en étant plus dur, pour que l’institution club soit remise au-dessus de tout. »