Triaud : « On n’a pas essentiellement besoin de Monaco »
Dans une intervention faite sur Sport365, le dirigent du FCGB Jean-Louis Triaud, en a remis une couche sur son hostilité vis à vis de l’accord entre l’AS Monaco et la LFP pour que le club du Rocher garde son siège social en Principauté et continue de bénéficier des avantages fiscaux qui y sont liés en échange de 50 millions d’euros.
Triaud, comme 6 autres présidents de clubs pros, a signé une lettre, adressée à l’ensemble du foot français, pour signifier sa position concernant ce dossier complexe, touchant à l’aspect financier.
« Monaco joue depuis quatre-vingt ans de le championnat de France. Mais c’était à une époque où il n’y avait pas les méfaits de l’arrêt Bosman. Les championnats étaient limités à trois étrangers. Maintenant, ils peuvent en avoir autant qu’ils veulent. Ensuite, les salaires et les charges sociales n’étaient pas les mêmes. Aujourd’hui, si un joueur gagne 100 000 euros net par mois à Monaco, ça coûte 110 000 euros à Monaco. A Bordeaux, ce serait 280 ou 290 000 euros tout compris.
Depuis le début, on est un certain nombre de clubs. La Ligue avait d’abord voté pour obliger Monaco à avoir son siège social en France. Tout d’un coup, il y a des revirements que je ne m’explique pas. Aujourd’hui, je trouve que l’accord qui a été pris ne nous convient pas. Dans sa forme et dans le fond. Aujourd’hui, on estime que l’avantage sur une seule saison est de cinquante millions d’euros. Si on rajoute une place à peu près garantie en Ligue des Champions, en qualification directe, c’est 25-30 M€ en plus. Ils sont assurés de les percevoir à peu près tous les ans. Pour les clubs de ce niveau-là, cet accord ne nous paraît pas satisfaisant. Il ne faut pas se tromper, on n’en fait pas une affaire d’argent. On veut juste qu’ils disputent le championnat dans les mêmes conditions que nous. Là, on parle de sept clubs qui ont agi. Mais il y en a d’autres qui partagent notre analyse. On n’est pas sept contre quarante. Ils vont peut-être nous rejoindre.
La meilleure solution, ce serait qu’ils déménagent leur siège social en France. Là, on parle d’éthique sportive. Après si tout le monde trouve un accord pour un dédommager leur avantage réel, pourquoi pas ?
On n’a pas essentiellement besoin de Monaco. Concernant les droits télé, Monaco sera là avec une très belle équipe. Ça va aider sur les droits internationaux. Mais ce ne sera pas pareil sur les droits nationaux s’il n’y a pas de concurrence. beIN Sports et Canal+ se disputent la diffusion du championnat et pas celle de Monaco.
L’idée de base, c’est de faire casser cette décision qui ne nous semble pas juste et équitable. Après, la porte est ouverte au dialogue. Quand on dispute le 100 mètres, il ne faut pas qu’il y en ait un qui parte avec dix mètres d’avance. On n’a jamais parlé de chiffres. »