C. Dugarry : « Beaucoup de dirigeants travaillent mal et sont mal entourés »
Vendredi, sur RMC, dans son émission ‘Team Duga‘, l’ex attaquant des Girondins de Bordeaux, Christophe Dugarry – 47 ans ce jour – a pu développer un point de vue général sur la Ligue 1, qu’on peut relier à diverses questions sur l’avenir du FCGB… entre autres.
« S’il faut changer la mentalité des dirigeants de nos clubs ? On est nombreux, et notamment à RMC, à le dénoncer, depuis des années : beaucoup de clubs, en France, travaillent mal. Après, quel est l’exemple à suivre ? Sincèrement, j’en sais rien… J’ai un regard extérieur, sans contacts en interne avec les dirigeants, les joueurs et tout, en faisant des reportages, des interviews etc. D’autres en parleront donc mieux que moi, mais je trouve que beaucoup de dirigeants travaillent mal et ils sont très mal entourés, car je crois que l’entourage c’est très important. L’exemple est peut-être, comme on le voit à l’étranger, d’avoir plus de gars du monde du foot pour aider ces présidents ? Oui… Mais je n’en suis pas convaincu non plus, car ce n’est car tu as été joueur de foot que tu es compétent pour diriger. Après, je pense quand même que d’ex joueurs peuvent amener des vraies compétences, mais le seul nom ne suffit pas. Enfin, bon… Sur ce sujet, je ne suis pas forcément très inspiré. Mais je pense quand même que ça travaille mal.
Le pire, ce que je n’ai jamais compris, c’est que… En fait, si moi j’étais président de club, ma priorité des priorités serait d’avoir une équipe qui joue au foot ; même si c’est facile à dire car quand tu mets vraiment ton argent c’est sûr que tu ne veux pas en perdre. Je comprends ce dilemme. Mais moi, si je travaillais dans un club, ma priorité ce serait le jeu, le spectacle, le plaisir. Après, le résultat, il m’importerait peu. Si j’avais une immense fortune, vu que j’aime le jeu et le foot pour ce qu’il est, ça ne me dérangerait pas d’en mettre une partie dedans, quitte à la perdre… Ça m’est égal. Aussi, on voit que peu de mecs ont mis de l’argent dans le foot et en ont gagné ; très peu… Et ce qui m’impressionne le plus c’est qu’en fait les dirigeants n’ont pas d’idées, de projets, et moi c’est ça que je défends et qui m’intéresse. Même les entraîneurs le disent, ils attendent un projet. Mais c’est quoi un projet ? Cette saison, en Ligue 1, c’est faible… Vraiment faible. On ne voit rien et ça nous incite à penser que les projets de nos clubs ne sont pas là. Ou alors, c’est juste le trading de joueurs pour espérer gagner de l’argent.
Quand des nouveaux actionnaires mettent en place des gens qui ont travaillé à Disneyland ou dans la finance et le marketing – et qui sont sans doute des gens très bien et compétents, pas de procès d’intentions -, ces nouvelles personnes débarquent avec de bonnes intentions, mais le milieu du foot il est quand même assez particulier : agents, joueurs, médias, il y a là beaucoup de tenants et d’aboutissant à maîtriser… Alors est-ce que ces profils sont rassurants ? Dans le football, de plus en plus de personnes ont des profils… Ils débarquent de nulle part. Attention… Montpellier et Lyon, ce sont peut-être encore les deux derniers clubs de Ligue 1 à avoir des entourages avec des personnes issues du monde du foot, des anciens joueurs, derrière Aulas et Nicollin. Le souci, en fait, c’est que les actionnaires s’entourent de gestionnaires qui mettent des footeux autour d’eux, alors qu’il faudrait nommer des footeux s’entourant de gestionnaires. »