J. Gourvennec : « Ça s’est fini pour des raisons, j’ai mes responsabilités »
Combattant, à nouveau, avec Guingamp (passé du 20ème au 18ème rang et donc à la place de barragiste), pour une mission maintien en Ligue 1 dans laquelle il est (re)venu à l’automne, Jocelyn Gourvennec, ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux pendant 18 mois, se confie très longuement, pour Ouest-France.
Alors que le club breton, qui a notamment sorti le Paris Saint-Germain (au Parc des Princes) en quart, s’apprête à jouer une finale de Coupe de la Ligue (ce sera contre Strasbourg, tombeur de… Bordeaux en demi), Gourvennec parle de cette échéance majeure mais aussi de lui et de son parcours. Il explique avoir eu « des sollicitations à l’intersaison« , après son renvoi du FCGB en janvier 2018, mais dit « ne pas avoir été intéressé » et a donc « préféré partir dans quelque chose de différent : consultant au Canal Football Club, où (il) avai(t) comme projet de faire la saison complète en (se) donnant ensuite la deadline de l’été 2019 pour reprendre (s)on métier principal d’entraîneur« . Finalement, en très grande difficulté en championnat, EAG s’est séparé d’Antoine Kombouaré et a recontacté Gourvennec, qui a « trouvé du sens à ce retour dans un club de haut niveau, qui a beaucoup bougé dans ses structures, et où il y a un endroit et des gens chers à (son) cœur. Mais ce retour, (il ne l’avait) pas prévu ni anticipé« .
Voici ce que JG analyse concernant cette période entre janvier 2018 et son retour à Guingamp, parlant aussi un peu du FCGB, maintenant qu’il en est parti :
« Je n’avais pas coupé en tant qu’entraîneur pendant plus de 10 ans. Je ne savais pas trop comment j’allais reprendre, mais finalement je suis très heureux ici et ça revient très vite, les automatismes sont là et je me sens très bien. Le cerveau se met en éveil très vite, on repart au combat, dans ce métier que j’adore. Je n’ai jamais regretté, depuis mon retour, d’avoir accepté de reprendre cette fonction car même si la tâche est dure le challenge est existant à relever. (…) J’étais allé à bordeaux avec beaucoup d’envie, dans un club avec une histoire et puis une habitude du plus haut niveau, qui représentait un passage intéressant pour moi. J’avais aussi fait ce choix afin de travailler avec M. Triaud, et donc quand mon président a été écarté, en mars 2017, ce n’était plus pareil pour moi. Le duo président – entraîneur, il est très important à mes yeux. Mais si ça s’est arrêté à Bordeaux, c’est pour plein de raisons, et j’ai là aussi mes responsabilités. Bien évidemment. Mais pour qu’un projet sportif fonctionne, il faut qu’à tous les étages on soit synchro, ensemble, et à un moment donné ce n’était plus le cas. »
(…) Bordeaux, c’est vrai que c’est très instable : 5 changements d’entraîneurs – en comptant les intérims d’un ou deux matches – en un an, ça ne se voit jamais, c’est énorme. Et ça impacte le groupe, les joueurs. L’actionnaire a aussi changé, avec un nouveau projet. Eux, je ne peux pas en parler. Je ne les connais pas (sourire). Mais je pense que ce club de Bordeaux aura des hauts et des bas tant qu’il n’y aura pas plus de stabilité, notamment sur le plan technique. (…) Pour revenir à Guingamp, j’ai laissé mon cœur parler. C’était sans doute le bon endroit pour moi, avec des gens que je connais bien. C’était la bonne rencontre au bon moment. Quand on s’est revu, avec le président Desplat, j’étais dans la peau d’un entraîneur observateur, pour le CFC – une émission très bien gérée en coulisses, où j’ai pris du plaisir, qui m’a fait du bien, pour voir la Ligue 1 d’un autre œil -. Et quand il m’a mis le challenge sur la table, je pouvais dire non. Mais j’ai dit oui, et avec plaisir, car mon vrai métier c’est ça : entraîneur. »