J. Gourvennec : « Gagner une coupe ne se planifie pas, ça se construit »
Répondant sans langue de bois – même s’il garde de la mesure – et en détails à un long entretien audio qui est disponible sur le site de Ouest-France, l’entraîneur de Guingamp et ancien des Girondins de Bordeaux, Jocelyn Gourvennec, évoque la finale de la Coupe de la Ligue qu’il va vivre, avec EAG, contre Strasbourg. Le Breton retrace surtout le parcours vécu par son club, qu’il a repris à l’automne.
« Pour Guingamp, faire 3 finales de coupes en 10 ans*, c’est exceptionnel. Peu de clubs le font à part le PSG et le Marseille de Didier Deschamps. Mais être aussi régulièrement dans la fin des compétitions, avec aussi beaucoup de demi-finales, ça veut dire qu’il y a de la perf’… Après, la Coupe, c’est du plus, du fun, ça embellit une fin de saison. Si vous faites attention, en début de saison, quand on fait la présentation des équipes – et vous aussi dans les médias – les joueurs, présidents et entraîneurs disent toujours qu’ils veulent faire une bonne saison, meilleure que la précédente… Et gagner une coupe ça revient souvent. On aimerait bien gagner une coupe. C’est devenu de plus en plus dur avec Paris, déjà, mais surtout ça ne se planifie pas. On peut le dire, mais il faut surtout le construire : tirage du premier tour, du second etc. Et ça, on ne le planifie pas ; sauf pour Paris. Et cette saison, ils ne gagneront pas tout (c’est Guingamp qui a éliminé le PSG, 1-2, en quart de finale).
Aussi, une mentalité de coupe ce n’est pas une mentalité de championnat. En championnat, sur 38 journées, c’est très long et in construit. Mais en coupe, même si on construit aussi, ça dépend du tirage, vous dépendez du turnover, pour ceux qui en font. Donc on ne planifie pas… Et il y a un petit côté magique dans les exploits qu’on peut réaliser. Nous, on a éliminé Nice, Paris et Monaco, ce qui reste des grands moments vécus. Mais la logique aurait voulu qu’ils battent Guingamp. Sauf que, en coupe, il se passe ce qu’il se passe… Et c’est ça qui fait la beauté de cette compétition.
Notre place en finale, je pense qu’on l’a méritée. On a commencé, avec Antoine (Kombouaré, coach qu’il a remplacé en novembre, NDLR), en sortant Angers aux tirs au but. Donc ça se joue à rien, comme à Nice et après… Mais à Paris, on est quand même allé chercher la qualif’ en étant là dans la surface de réparation adverse pour obtenir 3 penaltys car on a poussé Paris à la faute. Ce n’est pas anodin ça, peu d’équipes le font, et nous on l’a fait, même si en Ligue 1 nous sommes toujours dans les derniers (18èmes). Alors il faut savoir l’apprécier, sans se gargarise non plus. Mais on l’a fait, et contre Monaco aussi, on est allé chercher les choses. Maintenant, on est allé cherche notre place, mais il y a une finale à jouer, à Lille, contre Strasbourg, et il faut jouer ce match à fond, mais bien le préparer d’abord. (…) Être européens l’an prochain ? Ouais, mais ça… Je ne veux pas encore aller sur ce terrain-là. On verra. »
*victoires en Coupe de France en 2009 et en 2014 – avec, déjà, JG sur le banc -.