Vahid Halilhodžić : « Emiliano (Sala) nous manque tout le temps »
Entraîneur de Nantes depuis quelques mois, Vahid Halilhodzic, répond à toutes les questions du journal ‘Le Parisien‘ avant la demi-finale de Coupe de France entre le Paris Saint-Germain et le FCN. Il est notamment interrogé sur la façon dont il digère la mort tragique (accident d’avion alors qu’il se rendait à Cardiff, où il venait d’être transféré) de l’ex buteur nantais et espoir argentin des Girondins de Bordeaux, Emiliano Sala.
Toujours très ému, coach Vahid rend, une fois de plus, un bel hommage à Emi :
« On a vécu un moment terrible et inimaginable. Le pire, cela a été l’attente entre l’accident et la découverte du corps. Cet espoir qu’on a entretenu, il nous a finalement épuisés. Quelque part, j’aurais préféré le savoir tout de suite. Cela aurait été moins dur à vivre. Aujourd’hui, ma mémoire est très douloureuse. L’organisation du club en a été bouleversée pendant des semaines. Chaque jour, j’arrive à 7h30 et je repars à 20 heures. Tout ce temps, je pense à lui. J’ai mis sa photo dans mon bureau mais elle est aussi dans mon cœur. Je suis obligé de continuer à vivre et à entraîner. Mais, sportivement, il nous manque un avant-centre de son niveau. Donc, Emiliano nous manque tout le temps même quand on s’entraîne. Même quand on veut l’oublier.
C’est terrible. Dire que je ne voulais pas qu’il nous quitte. On avait le même langage, celui des attaquants. Quand j’ai signé ici, il a été le premier joueur à venir me voir pour me parler de ses difficultés devant le but. Quand il est venu dire au-revoir à l’équipe avant de reprendre son avion, on s’est isolés à quelques mètres d’ici. Il m’a remercié de la bonne relation qu’on avait eue. Je lui ai dit : « Bonne chance à Cardiff ! » Le lendemain, on m’a dit que son avion avait disparu. Un choc terrible. (…) J’ai toujours la force d’entraîner car c’est un énorme boulot, que j’accomplis avec plaisir. Physiquement, je me sens très bien et j’aime la compétition. Mais le drame Sala m’a marqué. La mort des autres vous fait tout relativiser. Mais quand elle arrive à un type de 28 ans, c’est encore pire. »