Nicolas de Préville : « Le club a toujours voulu que je reste »
La patte du nouveau coach et les attentes de Paulo Sousa le concernant, puis le nouveau système de jeu à trois défenseurs et son rôle dedans, mais aussi son état d’esprit du moment et durant sa période sans temps de jeu, plus la façon dont il a surmonté son passage à vide : l’attaquant bordelais Nicolas de Préville (28 ans, sous contrat jusqu’en juin 2021) s’est confié sur de nombreux sujets, pour GOLD FM.
Retranscriptions :
« Dans nos parcours professionnels, on est tous amenés à travailler avec différents coaches, avec qui on veut progresser et apprendre, et ce qui est vraiment le plus important c’est de tirer quelque chose de chacun, de voir comment on peut s’améliorer. Et pour le moment, avec Paulo Sousa, sur ce qu’on découvre, c’est enthousiasmant. Le nouveau système n’est pas dur à régler. Une fois qu’on a bien compris et analysé son rôle dans le schéma, c’est assez simple de savoir se situer et de le mettre en place sur le terrain, même s’il y a aussi l’adversaire qui nous pose des problèmes, mais à nous de les résoudre. Pour moi, j’ai plus de liberté entre les lignes et de mobilité quand on a le ballon. Après, les efforts défensifs, aller sur le côté pour aider l’équipe, ça ne m’a jamais dérangé. Moi je suis juste un joueur de l’équipe et qui travaille à fond pour elle. Si je suis un soldat ? Non, quand même pas, mais je me donne à fond pour essayer que l’équipe gagne en essayant d’être le meilleur possible dans sa tactique.
Sur la fin de saison, même si on est décrochés pour l’Europe, on veut vraiment finir le plus haut possible, à une place convenable pour les Girondins. On a beaucoup de grosses échéances qui arrivent : Marseille, Lyon, donc gagner sera important, surtout si on veut recréer quelque chose avec le public, amener les supporters avec nous et essayer de redynamiser un peu le club, finir sur une note positive et très bien préparer la saison prochaine.
(…) Lors de ma première saison, je n’ai pas été performant, je n’ai pas répondu aux attentes, c’est vrai. Même moi, j’étais mécontent. Mais j’ai beaucoup travaillé pour ça et je continue encore. Cette saison, j’ai plus de temps de jeu en seconde partie de saison qu’en première, mais ça correspond à un moment où le collectif va mal. Et j’espère que ça ira mieux avec le nouveau coach. Après, moi, bah je m’accroche, comme toujours, j’essaye de garder une bonne attitude, une bonne mentalité, tous les jours, pour ne pas être un poids négatif pour le groupe. Même si c’est vrai que, des fois, c’est dur de se dire qu’on ne jouera pas, quoi qu’on fasse, car le coach a des idées arrêtées. Mais moi, je n’aime pas trop parler de mes problèmes et quand j’ai connu de mauvaises périodes je me suis accroché. Je voulais rester irréprochable dans le travail ; ce dans quoi je me suis réfugié car c’est mon métier, c’est ce pour quoi je suis payé, c’est ma passion et mon plaisir ; et aussi dans le comportement pour pouvoir saisir ma chance quand elle arriverait, en essayant d’être le plus performant possible. Donc même dans les moments durs, sans temps de jeu, s’entraîner et jouer au foot tous les jours reste un plaisir pour moi.
(…) Le montant de mon transfert (10M€, le 31 août 2017, de Lille à Bordeaux) ? Ça, ça ne me concerne pas vraiment, car ce sont des histoires entre clubs. Mais j’étais assez proche de Jocelyn Gourvennec, et c’est pour lui que je suis venu ici, alors que j’avais d’autres offres. Mais ça n’a pas marché, même si j’ai vraiment essayé d’être performant. L’équipe et moi avons connu un gros creux, sans résultats pendant des mois, et Gourvennec a été renvoyé, donc ça m’a touché, c’était dur à encaisser, car c’est lui qui m’avait convaincu de venir ici. Paradoxalement, j’ai commencé à marquer (2 buts de suite fin janvier, à Nantes et contre Lyon, NDLR) juste après son départ, mais en fin de saison je n’ai plus trop joué sous Gustavo Poyet, qui a lui aussi été renvoyé à l’été – pour des raisons de discipline et pas pour du sportif, mais je ne reviendrai pas là-dessus… -. Je misais beaucoup sur cette saison pour me relancer, mais avec le nouveau coach, Ricardo, je n’ai alors plus du tout eu de temps de jeu. Je n’avais que les entraînements à me mettre sous la dent en attendant… Et le temps de jeu est arrivé en deuxième partie de saison. En ce moment, je pense faire de bons matches, mais il me faut continuer à travailler, surtout pour avoir des stats.
(…) Si j’ai pensé à partir ? Oui, notamment la saison dernière. Je vais être honnête et franc, car je ne cache pas grand-chose sur ça : je suis allé voir le club en leur disant que je ne poserai aucun problème si jamais ils voulaient que je parte. Je pouvais comprendre, et même je l’entendais très bien, qu’ils n’étaient pas satisfaits de moi au niveau sportif, donc s’ils me laissaient la porte ouverte je voulais qu’on me le dise afin qu’on trouve la meilleure solution pour tout le monde. Mais pas dans les derniers jours… Voilà, je leur ai dit ça, mais le club a toujours voulu que je reste. On m’a dit de m’accrocher, qu’on croyait encore beaucoup en moi et que ça allait basculer, donc ça, oui, il est vrai que ça m’a beaucoup aidé. »